mardi 27 mai 2014

Unir l'UDI et l'UMP ? Quelle idée saugrenue !

Avant qu'il ne démissionne de la présidence de l'UMP, le maire de Meaux employait déjà fréquemment l'expression "la droite et le centre" (1).
Aujourd'hui, c'est au tour d'Alain Juppé, le respecté maire de Bordeaux mais néanmoins calamiteux ex-premier ministre condamné par la justice (2), de prendre la main des électeurs et de suggérer un rapprochement entre la droite et le centre (3). 

Avant tout, une remarque de bon sens : Si Alain Juppé aime le centre, il n'a qu'à adhérer à l' UDI. C'est 20€ la cotisation, et 30€ si Madame Juppé est intéressée.
Au passage, si Alain Juppé aime le centre et ses idées, on se demande bien pourquoi, en 1995, il a viré Alain Madelin (ex Démocratie Libérale) du gouvernement ?

Ensuite, pourquoi Alain Juppé ne commence t-il pas par peser au sein de l'UMP afin de faire en sorte que SON parti politique ait les idées et une ligne claires sur des idées telles que le souverainisme, le socialisme de droite, le conservatisme sociétal. Que pense l'UMP sur l'Europe ? Qu'il faut revenir à l'Europe des 6 (Wauquiez) ou suivre les idées fédéralistes du PPE (Lamassoure) ? Que pense l'UMP sur l'économie ? Qu'il faut du socialisme de droite (Guaino, Peltier) ou du libéralisme (Raffarin) ? Et sur la famille, c'est abstention militante (NKM) ou suivi du pacte de la Manif pour Tous ?

Enfin, pourquoi Alain Juppé ne comprend t-il pas qu'au delà des incroyables capacités de mise en avant de François Bayrou et Marielle de Sarnez, il n'y a plus de Modem et que le centre, c'est l'UDI ?

En réalité, la position d'Alain Juppé se comprend dans le cadre d'une bipolarisation de la vie politique de la Veme République, qui, vraiment, ne peut plus continuer. Juppé, Hollande et autres caciques semblent continuer à croire que la France, seule en Europe, peut continuer à se séparer sagement entre droite et gauche, UMP et PS, et ce alors que rien que l'UMP rassemble des personnalités et opinions aussi différentes que Guillaume Peltier (ex FNJ), Nathalie Kosciusko-Morizet, Nadine Morano ou Laure de la Raudière. Ca en devient comique. La fiction d'une union qui rassemblerait de manière permanente des libéraux, des gaullistes, des ex-FNJ et des bobos du 14eme tient de moins en moins. Qu'ils devraient se séparer ne veut pas dire qu'ils ne puissent pas travailler ensemble, dans le cadre de coalitions gouvernementales. Mais on a vraiment envie de rire quand on les voit singer le PS et son unité de facade. En effet, chez leurs amis "concurrents", quel rapport entre Christian Eckert et Gaétan Gorce ?


Chez tous nos partenaires Européens, qui pour la plupart sont des démocraties parlementaires, certaines  étant des monarchies, il y a en proportion variable 6 familles politiques :

  • une extrême gauche d'inspiration communiste anti libérale
  • des sociaux démocrates 
  • des écologistes
  • des centristes, libéraux démocrates et fédéralistes Européens
  • des conservateurs
  • une extrême droite d'inspiration nationaliste anti libérale


En France, cela donnerait les partis suivants 
  • le Front de Gauche (Mélenchon rejoint par Eva Joly, Christian Eckert, Arnaud Montebourg et autres adeptes du socialisme nationaliste)
  • le Parti Socialiste (expurgé de ses canards boiteux)
  • EELV (rassemblée autour de Nicolas Hulot et NKM)
  • L'ALDE France (avec des personnalités comme Denis Payre, Hervé Morin ou Jean-Christophe Fromantin), fédéraliste et libérale
  • Le Parti Populaire (RPR / DLR avec Michele Alliot-Marie ou Nicolas Dupont-Aignan), eurosceptique 
  • le Front National (avec les Le Pen, Guaino, Peltier, Engelmann et autres), socialiste et nationaliste

Si les partis politiques sont intelligents, ils feront ce travail de reconstruction. A Alain Juppé d'y contribuer, à commencer par sa propre famille, l'UMP. Une fois ce travail fait et une fois la réforme constitutionnelle introduisant la proportionnelle adoptée, alors on pourra envisager des coalitions de projet. 




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