mardi 29 septembre 2015

Le libéralisme est une valeur de gauche - Nicolas Doze




En toute rigueur, le libéralisme ne peut être classé ni à droite ni à gauche. En déduire qu'il est « centriste » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'étatisme et l'interventionnisme, réprouvés par les libéraux

dimanche 27 septembre 2015

Non, Bartolone n'aidera pas les parisiennes harcelées dans le métro !

Le traitement de certains sujets de campagne serait à mourir de rire si il ne concernait pas directement le sentiment d'insécurité de 53% de la population parisienne : les femmes. 
La gente féminine connait bien ce problème spécifique aux transports en commun : le harcèlement de rue.Vous vous souvenez en effet du reportage de Sofie Peteers à Bruxelles (1).
Etant donné que les régions gèrent les transports en commun (mais pas toute la police des transports en commun puisque seuls les gros bras du GPSR (2) sont employés de la RATP ), Claude Bartolone, dont le parti gère la région Ile de France depuis 17 ans, se réveille. Voila sa proposition : 
  • 1. Prévenir la violence par des campagnes permanentes de sensibilisation dans les transports en communs et les espaces publics.
  • 2. Lutter contre la violence par la présence des personnels de sécurité, [...] la création d’une police des transports par contractualisation avec l’État, le STIF, la SNCF et la RATP, la mise en place de l’arrêt à la demande sur des lignes de bus. 
  • 3. Accompagner les victimes par la formation des agents des transports à la prévention du harcèlement sexiste et à l’accompagnement des victimes.

Oui, c'est à mourir de rire. Au problème réel de la peur d'être agressée, Bartolone, dont le parti, répétons le encore une fois, détient tous les leviers du pouvoir politique et médiatique français (Elysée, Matignon, intérieur, défense, majorité à l'Assemblée Nationale, ville de Paris, région Ile de France, France Télévision, etc ...) répond par des campagnes de pub et par de la démagogie.
Oui, c'est de la démagogie que de proposer de la présence des personnels de sécurité ou la création d’une police des transports, d'abord parce que la police des transports existe déjà.



Comment se fait-il que Claude Bartolone, élu depuis 1981 (!), n'ait jamais entendu parler du Service de protection et de sécurité du métro (SPSM) de la police, du Groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR) ou même de l'armée française, puisque celle ci est de facto affectée au controle des tickets de métro lorsqu'elle patrouille dans les couloirs du métro dans le cadre des missions Vigipirate ?
Claude Bartolone veut plus de personnel : ok, mais avec quel argent ? Il parait que nous sommes en léger déficit, c'est à dire que la dépense publique est déjà un chouia plus élevée que l'ensemble des recettes. Oh, rassurez-vous, trois fois rien, même si à cause de ce rien, nous avons déjà un peu de mal à payer les heures sups de la police (3) ...
Quand bien même cette police que Claude Bartolone veut recruter travaillerait gratuitement, combien veut-il de recrutements ? Il y a 5,5 millions de franciliennes, et 699 rames de métro à Paris. Faut-il un policier par francilienne ? Un par rame de métro ? Un par wagon de métro ? Quid des quais ? des couloirs ? Des ascenseurs ?
De plus, n'oublions pas qu'il faudrait que ces policiers soient des hommes, vu que les policiers femmes sont aussi des femmes (4). Voila qui nous ramène à l'absurde proposition de Marie-Ségolène Royal en 2007 ...(5) !

Combien de temps les politiciens vont-ils prendre les français pour des moutons, désireux de choisir entre divers clans de loups ?
Face à l'insécurité dans le métro, nous n'allons évidemment pas attendre qu'il y ait un policier par rame. Le type de société que cela implique, peut être est-ce dont rêve le Parti Socialiste ou leurs alter égo de "droite", mais c'est ni possible, ni, surtout, souhaitable.

Face à l'insécurité des femmes dans le métro, il y a un type de solution : la réponse individuelle, de la part des principales intéressées, mais aussi de la part des hommes.
Les femmes doivent être en situation de pouvoir se défendre face à une agression, et les témoins hommes devraient avoir le droit de défendre les victimes, sans risquer la prison (6).
Que les femmes décident de prendre des cours d'auto défense type krav maga, cela relève d'une décision individuelle. Les politiciens ne vont pas leur tenir la main pour aller s'inscrire à des cours. Dotées de ce capital d'auto défense, les femmes seraient de plus en mesure de ne plus confondre drague, même lourde, et agression sexuelle (7).
En revanche, la où le politique peut agir, c'est sur le corpus législatif qui fait qu'il est rationnel, quand on assiste à une agression, de ne surtout rien faire. Déjà, les sciences sociales nous apprennent que la responsabilité est diluée dans les endroits publics, surtout dans les pays où on apprend aux citoyens que c'est au gentil Etat omnipotent de s'occuper de tout. La ministre Laurence Rossignol en sait quelque chose (8). Mais si en plus de cette donnée psychologique, on est sur que la justice sera plus favorable aux délinquants qu'aux justiciers, à quoi bon ?

Claude Bartolone ferait donc bien mieux de convaincre ses collègues socialistes de réviser les lois sur la légitime défense, sans parler de celles interdisant le port d'armes, plutôt que de se moquer des femmes, avec des propositions de campagne aussi démagogiques !



EDIT : le blogueur centriste l'Hérétique a répondu, il n'est pas d'accord. Lire "Propositions libérale et socialiste, pas d'aide aux femmes harcelées !"




(1) Le Parisien Libéral #harcelementderue 2 aout 2015

samedi 26 septembre 2015

Sarkozy à Barcelone : très intéressant

Les catalans voteront dimanche pour un scrutin qui pourrait conduire à l'indépendance de la Catalogne vis a vis de l'Espagne. 
Dans ce contexte, les indépendantistes (de gauche) et les unionistes (dont le gouvernement Espagnol dirigé par Mariano Rajoy, du Parti Populaire, droite) font campagne. Rien que de très normal. 

Or, s Sarkozy, le président du parti Les républicains ex UMP, s'est rendu vendredi au dernier meeting du Partido Popular (PP), aux côtés de la tête de liste Xavier García Albio. 


Ceci a été critiqué par un certain nombre d'observateurs, dont l'extrême gauche, mais aussi par certains libéraux. 
En effet, pour ceux-ci, on peut se demander de quoi se mèle l'ancien président de la République Française. 
Imagine t-on, disent-ils, que Tony Blair vienne à un meeting du gouvernement Hollande pour dénoncer les vélléités indépendantistes des Bonnets Rouges bretons ou des Corses ? 

Et bien au contraire. ! C'est très intéressant que Sarkozy se soit rendu à Barcelone, et ce à plus d'un titre. 

D'une part, on peut être pour l'indépendance de la Catalogne, et admettre que chacun puisse exprimer son point de vue. A priori, Sarkozy ne s'est pas rendu de son propre chef, il a été invité par le PP Espagnol. Si les Unionistes pensent que Sarkozy avait quelque chose à apporter à leur message, pourquoi leur en faire grief ?  

D'autre part, on reproche trop souvent, à juste titre d'ailleurs, le fait que les classes politiques Européennes soient nationales et non pas fédéralisées, à l'échelle du continent. C'est très bien qu'un leader français soit allé exprimer son point de vue en Espagne, en tant que membre du même parti Européen, le PPE (2), le groupe qui rassemble l'UMP-Les républicains, le PP, la CDU, le Conservative Party ...

Enfin, sur le fond, en exprimant son point de vue, Sarkozy a rappelé que partout en Europe, y compris chez nous en France, il existe un point de vue globalement toujours pro Etats (dans leur périmètre actuel), et très rarement pro régions. A ce titre, ne saluons pas les menaces de la Commission Européenne qui a annoncé que si la Catalogne devient indépendante, elle sortira de l'UE. C'est justement au nom de l'application du principe de subsidiarité, un principe Européen, et de la volonté de séparer les missions régaliennes (police, justice, armée et diplomatie, qui pourraient être fédéralisées au niveau Européen) des autres services publics que les régionalistes agissent.

Difficile de dire si Sarkozy aura été décisif dans cette campagne. Toutefois, il aura au moins eu le mérite d'aller exprimer en personne le point de vue des conservateurs européens. Cette prise de parole contraste avec le silence d'un certain premier ministre français, que la Catalogne concerne au premier chef.


jeudi 24 septembre 2015

Bayrou 2017 : la petite phrase


"Il y a beaucoup de français, dont moi, qui en 2017, ne veulent voter ni Hollande, ni Sarkozy, ni le Pen"

Certes, Bayrou a à 100% raison. Beaucoup de français ne veulent plus de Nicolas Hollande ou François Sarkozy, et encore moins du FN.

Bayrou aurait évidemment pu ajouter Jean-Luc Mélenchon (FDG), l'alter ego d'extrême gauche de Marine le Pen, ou Alain Juppé, l'ancien premier ministre, condamné par la justice. 

Il aurait aussi pu ajouter que les français de sensibilité centriste, libérale et démocrate, qui sont par nature assez rétifs au concept même d'homme ou de femme providentiel et autre leader massimo, sont certes, par définition, très circonspects face aux mensonges de Hollande, mais aussi, de facto, très prudents face à l'hypothèse d'une candidature Bayrou en 2017. Le vote pro Hollande en 2012, plutot que le vote blanc ou l'abstention, n'a pas totalement été oublié. 

Le moment de promouvoir de nouvelles têtes chez les centristes, Sylvie Goulard, par exemple, tout en n'oubliant pas que l'objectif des centristes français devrait être, non pas 2017, une élection symbole du jacobinisme français, mais l'Europe des régions ? 

vendredi 18 septembre 2015

Des limites de la démocratie à Paris

Les socialistes parisiens ne cessent de rappeler que décidément, si la France est clairement une république, elle ne cherche pas forcément à être une démocratie. 
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, d'après la constitution. Certes, on pourrait discuter du fait que la France doive être une république, indivisible qui plus est. Après tout, la France a plus vécu en monarchie qu'en république, quand à l'indivisibilité, pourquoi la maintenir à tout prix si, par exemple, les Corses ou les Bretons veulent leur indépendance, mais bon ... il se trouve que la mission de l’exécutif actuel, au niveau national, est de faire respecter la Constitution, et au niveau local, de faire fonctionner les services publics dans le respect du cadré légal qui régit notre pays. 

En plus, la France de 2015 est de gauche. Quand on a en tête la très haute opinion qu'a la gauche d'elle même, on pourrait imaginer que l’exécutif s'attacherait particulièrement au respect non seulement des lois, mais aussi de l'esprit des lois ? Qu'en est-il en réalité ? 

La démocratie, du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, est le régime politique dans lequel le peuple a le pouvoir ? Et la démocratie représentative, les citoyens élisent des représentants qui seront alors chargés d'établir les lois et/ou de les exécuter ? 

Alors, pourquoi nos élus ne pourraient pas un peu écouter le peuple ? 

En ce moment, la maire de Paris, Anne Hidalgo, nous vend le "budget participatif de Paris". "75 millions d'euros à investir dans votre quartier !"


L'idée est excellente ! C'est très positif que les parisiens puissent voter pour choisir les investissements à réaliser dans la ville. Seulement, il y a trois petits problèmes.
D'une part, les investissements du budget participatif ne seront qu'une toute petite partie des investissements parisiens tout court, sans même compter le fait que les dépenses d'investissement ne sont qu'une petite partie de l'ensemble des dépenses de la ville, d'abord dominées par les dépenses courantes.
D'autre part, nous sommes appelés à voter que sur les projets qui ont été sélectionnés par les hiérarques socialistes. Ces derniers ont écarté des projets de bon sens, comme la proposition de Contribuables Associés de ne pas dépenser 75 millions d'euros et de les rendre aux parisiens. On peut faire des propositions, du moment qu’elles correspondent à celles attendues par la mairie, ce qui explique pourquoi ce budget participatif est aussi "ludique, convivial, festif et végétalisé" (2).
Des limites de l'exercice participatif ...

La démocratie participative, elle touche aussi ses limites Porte d'Auteuil. Le cas est simple : les riverains ne veulent pas des travaux d'extension de Roland Garros, surtout s'ils doivent se faire au détriment du square des Poetes et des Serres d'Auteuil. Or, la mairie de Paris, elle, a décidé que Roland Garros serait étendu, peu importe l'avis des habitants.
Du coup, ca donne ce tweet de la part du représentant du PS dans le XVIe.



Non, vous ne rêvez pas.
Celui qui passe son temps à regretter le manque d'écoute au sein du conseil municipal du XVIe, a écrit : "Les recours quand ils sont systématiques  fragilisent notre démocratie...et freinent notre modernisation", ou, autrement dit, que le peuple cesse de faire systématiquement appel la justice pour faire valoir son point de vue, dès lors que l’exécutif a pris une décision.
Le pire est que l'argument de la modernisation ne tient même pas debout, puisqu'après travaux, Roland Garros restera trop petit.

Troisième exemple : les Jeux Olympiques à Paris. La mairie de Paris est pour, un certain nombre d'acteurs, dont l'extrême gauche parisienne et les écolos, sont contre.
Il existerait une solution simple pour trancher : le referendum. D'ailleurs, un référendum est souhaité par 72% des Parisiens selon un sondage du JDD,
Seulement, maintenant que la mairie a décidé, elle hésite à interroger les citoyens et contribuables. Sans doute la crainte de la réaction de la France apaisée ? 

A un moment, il faudra quand même que le peuple rappelle aux élus qu'ils ont un mandat pour executer, pas pour décider.




(1) Contribuables Associés Budget participatif de Paris : une parodie de démocratie 2 février 2015
(2) La Tribune de l'Art Paris : un budget participatif ludique, convivial, festif et végétalisé 8 septembre 2015








mercredi 16 septembre 2015

Les #QAG qu'on entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat

C'est la rentrée ! Et les députés, qui ont passé de bonnes vacances, vont pouvoir se remettre à leur travail de surenchère législative (1) !
Parce que, c'est vrai, ce n'est pas comme si notre pays manquait particulièrement de lois ...
Et puis, vacances ou pas, le gouvernement, lui, a continué à travailler cet été : par exemple, la guerre contre l'anonymat et contre le droit à la vie privée (2) s'est poursuivie : le plafond de paiement en espèces auprès des professionnels a été abaissé à 1 000 euros depuis le 1er septembre 2015 (contre 3 000 euros auparavant). Evidemment, c'est pour lutter contre "financement du terrorisme", bien sûr (3) !
Alors, la rentrée parlementaire rimera t-elle avec contrôle de l'activité du gouvernement par les députés, comme la Constitution le prévoit, ou bien l’exécutif continuera t-il à agir en roue libre ? Voyons si les députés posent les questions au gouvernement ("QAG") suivantes ? 


  • Question au premier ministre, Manuel Valls : Monsieur le Premier Ministre, votre gouvernement a pour doctrine de ne pas accorder à l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EEIL ou Daesh) le statut d'Etat. Pourtant, Daesh revendique un territoire, une population, un gouvernement, un système fiscal ..., ce qui le fait ressembler à un état presque comme les autres (4). Vous avez également récemment changé d'avis, en déclarant que désormais, il fallait mener des opérations militaires aériennes contre l'EEIL, qui n'est pas un Etat. Puisque l'EEIL est notamment sur le territoire Syrien, et puisqu'a priori, le gouvernement Syrien, quoi qu'on puisse penser de lui et de sa légitimité, ne nous a pas invité à venir faire la guerre chez eux contre Daesh, est-ce donc à dire que nous sommes de facto en guerre contre la Syrie ?  

  • Question au Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius : Monsieur le Ministre, Le président iranien Hassan Rohani sera reçu "en novembre à Paris" par le président François Hollande. Pouvez-vous informer la représentation nationale ds tenants et aboutissants d'une telle visite ? 

  • Question à la Ministre de l'Écologie, Ségolène Royal : Madame la Ministre, en ce qui concerne la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (5), une promesse du candidat Hollande, les français n'ont pas bien compris s'ils devaient vous écouter vous, ou bien d'autres membres du gouvernement qui pourraient avoir un avis contraire ? Mais puisque vous mentionnez le sujet du nucléaire, pouvez-vous faire un point sur le coût de démantèlement des centrales et sur le fait qu'EDF ait bien provisionné, ou non, les sommes qu'il faudra y consacrer ? 

  • Question à la Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem : Madame la Ministre, il parait que votre gouvernement dit "Refugees, welcome", y compris en ce qui concerne l'accès aux services publics comme l'Education Nationale. Pourtant, la Ligue des Droits de l'Homme mentionne des cas d'enfants roms sans écoles (6). Votre gouvernement compte t-il agir sur ce point, ou bien va t-il continuer à pratiquer un humanisme de facade couplé à une gestion au jour le jour des problèmes qui se présentent ? 

  • Question au Garde des sceaux, ministre de la Justice, Christiane Taubira : Madame la Ministre, le conseil constitutionnel a examiné mardi 15 septembre la question de savoir s’il fallait ou non reconnaître davantage de droits aux détenus exerçant une activité en prison (7). Le Conseil Constitutionnel a perdu de la force de son magistère depuis qu'il a refusé de censurer la Loi Renseignement, mais néanmoins son travail sur les prisons a permis de mettre en valeur un fait méconnu : on peut faire travailler des gens, en prison, pour un salaire inférieur au SMIC. La question est, Madame la Ministre : pourquoi le droit du travail français, dont on sait qu'il est créateur de chômage en France,  ne s'appliquerait pas au sein de l'univers carcéral ? 

  • Question au Ministre des Finances, Michel Sapin : Monsieur le Ministre, quand vous vous exprimez, notamment pour parler de baisses d’impôts, les français ont le sentiment que vous vous moquez d'eux (8). Pouvez-vous rassurer les français, en expliquant quels services publics l'Etat compte restructurer, afin de permettre une réelle baisse d’impôts ? Et surtout, pouvez-vous, au delà des seuls impots type IS et IRPP, parler en terme de prélèvements globaux ? 


  • Question au Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian : Monsieur le Ministre, il parait que l'armée cherche à faire déménager l'héliport de la Porte de Versailles, parce qu'il serait trop proche du nouveau bâtiment du ministère de la défense, le Balargone. Bien que vous n'ayez pas personnellement supervisé les débuts de la construction de ce bâtiment du XVeme arrondissement, comment comprendre le fait que les personnes en charge du chantier n'aient  pas réalisé qu'il y avait un héliport à moins de 300 mètres ?

  • Question à la Ministre des Affaires sociales, de la Santé, Marisol Touraine : Madame la Ministre, vous aviez déclaré, il y a quelques mois, que "La grandeur du modèle social français est de soigner tout le monde". Pourtant, ce beau modèle social, les français ne le trouvent absolument pas protecteurs (9), et même les migrants semblent s'en défier puisqu'ils préfèrent aller, pour beaucoup, en Allemagne ou en Angleterre plutôt qu'en France. Alors que vous menez les discussions sur la Loi Santé, avez-vous en tête le fait que l'entièreté de notre modèle social, payé à crédit, est à revoir, ou bien pensez-vous qu'il faille continuer à vivre sur cette fiction encore un moment, tant que les bas taux d'intérêt le permettent ? 

  • Question à la Ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu : Madame la Ministre, avez-vous lu le rapport de la Cour des Comptes en ce qui concerne la gestion de la fonction publique (10) ? Comment imaginer conserver un personnel motivé, dans de telles conditions ? La France peut-elle s'engager sur la voie du moins de fonctionnaires, sur la voie du moins et du mieux d'Etat ?  

  • Question au Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve : Monsieur le Ministre, sur les 8 premiers mois de l'année, la hausse de la mortalité routière s'établit à 4,6%. Pourtant, votre gouvernement est fier de pouvoir afficher une répression toujours plus importante en ce qui concerne la délinquance routière. Puisque votre méthode ne fonctionne pas, pourquoi ne pas envisager une autre solution, la responsabilisation des automobilistes, notamment en supprimant les limitations de vitesse sur les portions de routes appropriées (11) ? 

  • Question au Ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll : Monsieur le Ministre, vous dites être satisfait des nouveaux programmes Européens d'aide au stockage privé pour le lait en poudre et la viande porcine. Mais ne pourrait-on pas imaginer, au contraire, que ce n'est le rôle ni du gouvernement national ni des instances Européennes que d'aider les agriculteurs (12), qui sont avant tout des entrepreneurs ? 

  • Question au Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen : Monsieur le Ministre, l'association Pour une démocratie directe demande que la justice enquête sur "l'enrichissement personnel" de certains parlementaires grâce à leur indemnité pour frais et à des prêts de leur assemblée, dans le sillage d'un rapport qu'elle a publié jeudi dernier. Le scandale de l'IRFM, sujet notamment couvert par Contribuables Associés, illustre à merveille ce que les français détestent chez les politiciens, le deux poids deux mesures, fiscal notamment. Alors, dans le respect de la séparation des pouvoirs et de la liberté d'action du Parlement, pourrez-vous, monsieur le Ministre, expliquer aux députés, de droite comme de gauche, qu'il en va de leur intérêt en  matière de transparence et d'équité, et qu'il faut donc que l'IRFM soit réintégrée dans la base taxable des revenus des élus ? 

  • Question à la Ministre de l'Emploi, Myriam el Khomri : Madame la Ministre, il y a 6 millions de chomeurs en France, et il n'y a pas eu d'inversion de la courbe du chomage en France avec Hollande, soit. Mais il y a aussi des freins à l'emploi, notamment en ce qui concerne les réfugiés, nouvellement arrivés sur le territoire (14). Comment se fait-il, Madame la Ministre, que le statut de réfugié empèche de postuler à un emploi ?





Des questions, il y en a ! Du travail pour les parlementaires, il y en a aussi. Mais ne nous inquiétons pas, l’exécutif, lui, et par ricochet le corps législatif, savent ce qui est vraiment important pour le pays !





(4) Contrepoints Daesh, un État comme les autres 1er septembre 2015 
(7) La Croix Faut-il mieux encadrer le travail en prison ? 15 septembre 2015
(9) Parti Libéral Démocrate Le modèle social que tout le monde nous envie 10 septembre 2015
(12) Le French Libertarien Non, le gouvernement ne doit pas aider les agriculteurs 27 juillet 2015
(14) Guy Sorman Les réfugiés : quel avenir en Europe ? 13 septembre 2015





Épisodes précédents 



dimanche 13 septembre 2015

La France en danger : Xavier Bertrand s'évertue à le prouver

Des raisons de ne pas en croire ses yeux, l'actualité n'en manque pas.
Mais parfois, les compteurs sont explosés.

Aurait-on pu imaginer qu'un député maire, ancien ministre, Xavier Bertrand propose de fusionner ministères de la Justice et de l'Intérieur dans un ministère de l'Autorité (1) ?





Non vous ne rêvez pas.  

Un gaulliste, un élu de la droite dite modérée,  propose de s’asseoir sur la séparation des pouvoirs, qui n'est juste que l'un des fondements des démocraties occidentales depuis Montesquieu (2).

Il nous propose un schéma institutionnel digne de 1984, dans lequel le "ministère de l'amour" (Miniamour) s'occupe de la torture, souvenez vous d'Orwell (3) : « … quatre ministères se partageaient la totalité de l’appareil gouvernemental. Le ministère de la Vérité, qui s’occupait des divertissements, de l’information, de l’éducation et des beaux-arts. Le ministère de la Paix, qui s’occupait de la guerre. Le ministère de l’Amour qui veillait au respect de la loi et de l’ordre. Le ministère de l’Abondance, qui était responsable des affaires économiques. Leurs noms, en novlangue, étaient: Miniver, Minipax, Miniamour, Miniplein.»

Monsieur Bertrand se plaint du fait que la justice relâcherait trop de prévenus interpellés par la police. En a t-il discuté avec Claude Guéant ? A t-il évoqué le sujet avec Sylvie Andrieux ? Eux ont été vus par la police, mais ils sont toujours dehors. Xavier Bertrand n'a t-il, au contraire, jamais entendu parlé des comparutions immédiates, procédures qui ne sont jamais appliquées aux quelques hommes politiques UMP Les Républicains comme Parti Socialistes qui se trouveraient être des menteurs/fraudeurs/voleurs/violeurs ? 

Certes, Xavier Bertrand (Les Républicains) ne nous prend pas par surprise : lui et son parti politique ont toujours préféré la république à la démocratie. Après avoir, entre 2007 et 2012, étendu le champ d'application du secret défense ou après avoir crée la Hadopi, l'UMP/Les Républicains ont voté, en 2015, au coté du Parti Socialiste, leurs soi-disant adversaires, la Loi Renseignement (4), une loi qui, rappelons le, permet à des fonctionnaires de police de se passer de l'avis d'un juge pour faire des écoutes . 
Franchement, si on pense que tout ne va pas bien en France, pour autant, nous ne voulons pas vivre dans un pays encore pire. Nous n'avons pas besoin de fusionner ministères de la Justice et de l'Intérieur dans un ministère de l'Autorité, nous avons besoin que les juges et les politiques fassent au contraire respecter la séparation des pouvoirs,

Avec des hommes politiques tels que Xavier Bertrand, on se dit que, vraiment, ce ne sont pas les djihadistes qui font peser la plus grande menace sur notre pays. 





(3) Wikiberal 1984 (roman)

vendredi 11 septembre 2015

Il y a 14 ans ... 9/11


Nous n'oublions pas les attentats, certes, mais nous ne pouvons également pas oublier la terrible tentation de régression des libertés civiles qui a suivi. 
Fait plus étonnant en ce qui concerne notre pays : alors que les américains se posent enfin des questions sur le Patriot Act, c'est au tour de la France de se doter de législations liberticides et inefficaces, comme la Loi Renseignement.
A croire que les politiciens ultra étatistes n'apprennent rien, à moins que leur but soit vraiment de ramener l'Occident au niveau de l'Arabie Saoudite.

jeudi 10 septembre 2015

140 euros le nouveau maillot du @PSG_inside ?




140 euros ! Est-ce que le blogueur Golem (1) n'avait pas un peu raison ?




Heureusement qu'une partie des bénéfices des Qataris seront reversés à des ONG !




Question subsidiaire : après la suppression du berceau de Louis XIV sur le logo (2), l'abandon du rouge et du bleu ? (Certes, il ne s'agit que du troisième maillot, et non pas du maillot domicile, mais bon ...)



(1) Golem 13 Le maillot du PSG version Vuitton, Chanel, Hermès… 31 janvier 2013
(1) Metro PSG : pourquoi le nouveau logo déplaît tant aux supporters 22 février 2013

mercredi 9 septembre 2015

Les riverains de Roland Garros ont oublié de brûler une autoroute ...

C'est parti pour la destruction des Serres d'Auteuil, dans le cadre de l'extension de Roland Garros !
Et hab quoi, dirons certains ? Il faut bien avancer, non, et en finir avec la France des blocages ? Et puis il en va de la survie du tournoi de Roland Garros en tant que membre du grand chelem, non ? 

Le problème est que ces travaux, non seulement s'effectuent contre la volonté de riverains, mais qu'en plus ils ne constituent pas une solution vraiment pérenne pour Roland Garros. A croire qu'à la FFT, ils ne voient pas plus loin que 2024. 

Les riverains de Roland Garros n'ont rien compris : ils ont tenté de faire prévaloir leur point de vue en faisant une pétition (60 000 signatures ...) et en attentant des recours en justice. 

L'exemple du blocage de l'autoroute A1 la semaine dernière, en Picardie, ou les manifs d'agriculteurs montrent clairement qu'ils ne s'agissait pas de la bonne méthode. Ils auraient mieux fait de bloquer le trafic de la A13 et brûler des palettes sur la chaussée. Peut être que le gouvernement Valls les aurait écouté, alors ? 

Quand à l'idée que, même après travaux, Roland Garros restera toujours plus exigu, en terme de surface, que Flushing Meadows ou Wimbledon, cela ne semble déranger personne. 

C'est comme ça. On élit des gens pou un mandat et ils s'attribuent le droit de faire ce qui bon leur semble durant ce laps de temps. Il faudra quand même qu'un jour, en France, on discute des limites de la démocratie représentative ... surtout quand, pour des raisons obscures, elle s'efface, de temps en temps, derrière le droit du manifestant le plus fort.

mardi 8 septembre 2015

Pendant qu'on parle des migrants ...


lundi 7 septembre 2015

IRPP : Le chiffre fou

"300.000 foyers fiscaux paient 30% de l'impôt sur le revenu". C'est le chiffra qu'a rappelé BFM Business ce matin.

Cette concentration ne peut que s'accélérer avec la decision de Hollande d'alléger la première tranche. Mais cette concentration de l'IRPP ne date pas de 2015.

En 2011, nous apprend Impot sur le revenu.org, sur un total de 36,5 millions de foyers fiscaux, 19,5 millions d'entre eux payaient l'impôt sur le revenu selon l'administration fiscale, soit 53,5 % des foyers fiscaux français payant l'impôt sur le revenu.

36.700 ménages ont payé 10 % de l'impôt sur le revenu en 2013 (source le Figaro). Toujours en 2013, 10% des foyers fiscaux (les 3,67 millions les plus aisés) ont payé 67% de l'impôt sur le revenu en 2013, selon les derniers chiffres fournis par Bercy à la Commission des finances de l'Assemblé nationale. Si l'on affine encore, 1% des foyers (soit 367.000 ménages) se sont acquittés de 30% du total, et 1 pour 1000 (précisément 36.700 ménages) ont réglé à eux seuls 10,4% de la facture.

Et après, on nous dira que la progressivité n'existe pas, que les "riches" (!?) ne paient rien. Après, peu etre que ceux ci apprécient, puisqu'ils votent pour l'UMP les Républicains (socialistes de droite) ou pour le Parti Socialiste (socialistes de gauche) au lieu d'imaginer une alternative libérale, telle que celle représentée par le Parti Libéral Démocrate ?




samedi 5 septembre 2015

Réfugiés : le Parti Socialiste place de la République, la palme du ridicule

Cette après-midi, un peu partout en Europe, de Dublin (1) à Zurich (2), des citoyens manifestaient pour :
  • dire aux réfugiés, de Syrie notamment, qu'ils étaient les bienvenus en Europe ("refugees : welcome")
  • dire que les politiques répressives anti immigration n'étaient pas conduites en leur nom ("not in our name").
En ce qui concerne Paris, la manifestation se tenait place de la République et elle devait être apolitique

Or, à cette manif, qu'y avait-il ?





Certes, il y avait des citoyens non encartés, comme des avocats pro droits de l'homme par exemple, ou des gens proches du mouvement "no borders", mais il y avait aussi des militants politiques, de l'extrême gauche anti libérale aux centristes du Modem, en passant par les écolos et ... des socialistes !



Oui, vous ne revez pas, des socialistes, élus pour certains, manifestaient autour des mots d'ordres mentionnés plus haut !! Et puis si on peut tweeter en rappelant qu'il y a des élections régionales à la fin de l'année, c'est encore mieux.

Rappelons quand même que le Président de la République, le ministre de l'intérieur, le premier ministre, le président de l'Assemblée Nationale sont membres du même parti qu'eux . En théorie, ces manifestants soutiennent la politique gouvernementale, notamment celle qui consistait à refuser la proposition européenne de répartition des migrants par pays de l'UE, en fonction de la population et de la richesse de celui-ci (3). 

Rappelons quand même que ce Parti Socialiste, il y a moins de 3 mois, a approuvé une opération policière digne de Pasqua consistant à démanteler des campements sauvages de migrants sans papiers ou clandestins ou en attente d'asile, en plein Paris.




Il parait que contrairement à "la droite", le PS agit avec "humanité". Croyons les, puisque c'est la gauche ...


La situation dramatique des migrants de Méditerranée, cela fait des mois qu'elle existe. Cela fait des mois que les citoyens s'organisent entre eux, et que des mouvements comme l'Eglise Catholique agissent.
Alors qu'aujourd'hui, le sénateur parisien (PS) David Assouline ou la conseillère régionale Ile de France (PS) Marie-Pierre de la Gontrie manifestent, c'est quand même un peu fort de café. 
Comme le note un twittos, pourquoi manifester ?


Pourquoi ne pas plutôt passer un coup de fil à Valls ? Quel était le but de la participation d'élus socialiste à cette manifestation ? Peser pour que le PS, au pouvoir, abolisse enfin les lois Pasqua-Debré ? Amener à modifier les conditions de demande d'asile au sein de l'Union Européenne ? Demander au PS, au pouvoir, de ne plus envoyer les forces de police contre les migrants ? Promouvoir la liberté de circulation des personnes au sein de l'espace Schengen, qu'elles soient migrantes réfugiées, riches entrepreneurs fuyant le fisc français ou travailleurs détachés roumains ?

Il y a enfin une question que les manifestants, socialistes notamment, n'ont pas posé : est-ce que le premier ministre socialiste Manuel Valls suivrait l'exemple de son homologue libéral de Finlande ? Ce dernier propose d'héberger des migrants chez lui, dans sa maison.


Peut-être que nos manifestants socialistes français ont eu peur de la réponse potentielle de Valls, ayant en tête sa supposée aversion, (selon le Canard Enchainé) envers les SDF et autres Roms qui saliraient les rues du 11eme arrondissement  (4) ? 





vendredi 4 septembre 2015

Quatre Septembre



Comme le rappelle Wikipedia, le 4 septembre, c'est la célébration de la naissance de la IIIeme République. Mais c'est aussi la date anniversaire du Coup d'État du 18 fructidor an V, exécuté sous le Directoire par les trois Directeurs (dont Paul Barras) soutenus par l'armée, contre les Jacobins et les royalistes, majoritaires dans les Conseils (Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens).

Du coup, c'est étonnant qu'il n'y ait pas encore eu de manif pour débaptiser la rue du Quatre Septembre et la station de métro attenante ;-)


jeudi 3 septembre 2015

L'humanité échouée ...

Sans doute avez-vous vu la photo de ce petit garçon kurde de 3 ans décédé par noyade sur une plage turque.
Sur Twitter, les hashtag "l'humanité a échoué", "la photo de la honte", "migrant crisis", "refugees welcome" font "le buzz". 

Evidemment, cette photo est émouvante. Mais la pire réponse possible serait que les politiciens décident de bouger. 
Cela fait des semaines, des mois, qu'ils nous disent qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde en Europe (alors que ceux qui partent sont suffisamment riches pour payer des passeurs), que la situation économique de l'Europe ne le permet pas, etc. 

Alors attendons de voir si les politiciens vont se montrer cohérents, ou s'ils vont céder à l'émotion. Il est vrai qu'avec eux, le pire est toujours à peu près sur. La crise des migrants ne date pas du jour de la noyade de ce garçon de 3 ans.