samedi 31 janvier 2015

Contribuables Associés, un site web conspirationniste selon l'Express ?

L'Express est un hebdomadaire qui, selon un rapport de la Cour des comptes publié en février 2013, aurait reçu plus de 6,2 millions d'euros par an d'aides directes de l'État, de 2009 à 2011, soit 23 centimes par exemplaire diffusé (1).
L'Express, c'est aussi ce media connu pour ses Unes tapageuses sur l'immobilier ou sur l'islam, et pour l'écharpe rouge de son médiacrate cumulard de directeur de la rédaction.

Malgré ou à cause de ces évidents atouts ;-), l'Express vient d'être revendu par un groupe belge de medias, le groupe Roularta, au pourtant talentueux homme d'affaires Patrick Drahi (2), qui a manifestement l'intention d'associer cet hebdomadaire au  quotidien Libération et à la chaine TV d'infos continue i-24news (3).

Et alors, que donne l'Express nouvelle formule ? Est-ce que vous pensez qu'ils vont enquêter sur les risques liés à la surveillance de masse par les services secrets, à commencer par la NSA (4) ? analyser la réalité des chiffres du chômage en France (5) ? Creuser le cas de ces militaires français qui rejoignent l'Etat Islamique en Irak et au Levant (Daech) (6) ? Se poser des questions sur les risques liés à l'intelligence artificielle (7) ? Allons donc !

Pourquoi ne pas se concentrer sur les vrais sujets, surtout s'ils sont conformes à ceux que Najat Belkacem décrète d'importance nationale (8) ? 

L'Express, à l'écoute du gouvernement, n'a donc pas hésiter à publier l'article suivant : Conspirations, rumeurs, parodies: l'annuaire des sites "d'infaux (9).

Bonne idée, direz-vous ! Après tout, combien de personnes, y compris assez intelligentes pour devenir députée et chef de parti, ne sont-elles pas tombé dans le panneau d'un site parodique (10) et ont pris pour argent comptant ce qui n 'était qu'une blague ?

Simplement, la méthode est un peu dérangeante, pour ne pas dire choquante. Passons sur le fait que le journaliste de l'Express n'ait pas signé son article, en dépit des leçons de morale de son employeur (11). Ce n'est pas la blogosphère qui niera les avantages de l'anonymat ! Merci à l'Express de le confirmer, donc. Non, le problème, c'est cet amalgame : Conspirations, rumeurs, parodies, comme si on pouvait mettre sur le même plan de l'information alternative (donc vraie mais non reprise par la presse mainstream), des sites conspirationnistes (qui plus est contradictoires entre eux), des sites parodiques (donc ouvertement faux) et des sites et blogs militants ?

Ainsi, parmi la longue liste de sites recensés comme transmettant des informations douteuses ou fausses, l'Express parvient à mettre www.contribuables.org/, le site web de l'association Contribuables Associés.



Passons sur le fait que le journaliste (le stagiaire ??) de l'Express se ridiculise en n'étant pas capable d'écrire correctement "Fausses rumeurs sur la retrait des fonctionnaires européens (Le Monde)". En français, cela donnerait plutôt Fausses rumeurs sur la retraitE des fonctionnaires européens (Le Monde).

L'Express met en lien un article de décodage du Monde (12), qui affirme, texto "On l'a vu, la rumeur est ancienne [...] Tout part de l'association « Sauvegarde retraites », proche de la mouvance « contribuables associés » ou « SOS éducation ».

Oui, vous avez bien lu. Etre proche de tel ou tel groupe, et non pas être tel ou tel groupe, suffit à vous classer dans la rubrique "conspirationnistes" de l'Express. 

Et quand bien même Contribuables Associés eut effectivement, une fois, réellement publié une information fausse, est-ce que cela ferait de ce think tank de 350 000 membres un site web plus conspirationniste que TF1 (13) ou le Monde (14)

Voila où nous en sommes, chers citoyens et contribuables.

Non seulement il devient dangereux de penser différemment du gouvernement ou des journalistes, mais en plus, même si nous n'achetons pas ou plus cette presse, nous sommes quand même forcés de les subventionner.

Mais si mais le journaliste veut creuser les sujets sur lesquels Contribuables Associés enquête, il pourra étudier l'usage de l'IRFM par les députés (15), le coût des emprunts toxiques ou l'inefficacité de la dépense publique, par exemple.




(1) Cour des Comptes Plan d'aide à la presse écrite 2009-2011 février 2013
(10) BFM TV Boutin piégée par "Le Gorafi" sur BFMTV 4 février 2014
(13) Bug Brothers blog Loppsi: TF1 manque à l’honnêteté de l’information 15 février 2010

vendredi 30 janvier 2015

Claude Bartolone : valeurs à géométrie variable ?

Un jury de sept journalistes politiques a  décidé d'accorder à Steeve Briois le prix "d'élu local de l'année" (1). Que des journalistes politiques préfèrent attribuer des prix à des élus (vive l'entre-soi !) plutôt que d'informer le public sur les suites de l'audition de Valérie Trierweiler le 15 décembre dernier (2), analyser l'usage élu par élu de leur indemnité forfaitaire de représentation (IRFM) ou détailler la liste des villes qui ont emprunté en francs suisses, passons. 

Steeve Briois, c'est qui ? C'est un Ch'ti de 42 ans, gay selon Libération (3) ou Yagg (4), maire de la ville d'Hénin-Beaumont depuis 2014 et député européen élu aux élections européennes de juin 2014. C'est aussi et surtout un membre du Front National. En tant qu'élu, Briois n'est donc, a priori, ni plus ni moins méprisable que les autres élus, surtout en comparaison de ceux condamnés par la justice mais qui continuent à siéger à l'Assemblée Nationale, comme Sylvie Andrieux (5).
Les journalistes politiques ont récompensé Briois afin de saluer le travail d'implantation locale effectué par le parti d'extrême droite.  

Ce prix, apparemment, il ne fait pas l'unanimité : 


Mais c'est surtout Claude Bartolone, le président de l'Assemblée Nationale, qui s'est fait remarqué. Attention, Claude Bartolone, c'est un modèle ! Il emploie sa femme à l'Assemblée Nationale (6), il cumule plusieurs fonctions (député de la 9e circo. de la Seine-Saint-Denis, président de l'Assemblée nationale, conseiller municipal du Pré-Saint-Gervais et conseiller communautaire), il vote contre l'amendement Courson sur la fiscalisation de l'Indemnité Représentative de Frais de Mandat (I.R.F.M.) , mais qu'est ce que tout cela à coté du fait d'être socialiste ?

Et qu'est ce qu'il a fait, à l'occasion du prix remis à Briois ? C'est simple : Bartolone a refusé d’assister à la remise du prix « d’élu de l’année » de Briois. Pour quel motif ? Parce qu'il "ne me voyais mal partager une coupe de champagne et des petits fours avec le membre d’un parti dont le président d’honneur avait évoqué les chambres à gaz comme étant un point de détail de l’histoire" Pour Claude Bartolone, le FN n'est pas un parti comme les autres. (7).

Cette fidélité de Claude Bartolone aux valeurs de lutte contre le fascisme et ses héritiers, le président de l'Assemblée Nationale pourrait s'en enorgueillir. Hélas, elle tombe doublement à plat. 

D'abord, Claude Bartolone n'est pas cohérent quand il veut à tout prix établir des filiations idéologiques définitives entre les différents membres du FN, liens qu'il n'établit pas pour ses collègues du Parti Socialiste.
Claude Bartolone part du principe que puisque Jean-Marie le Pen est un révisionniste en relativisant l'importance de la shoah, sa fille l'est également. Dans ce cas, pourquoi Claude Bartolone fréquente t-il François Hollande (dont le père était un militant d'extrême droite (8)), Manuel Valls (dont le père s'est accommodé, selon la thèse d'Emmanuel Ratier, du franquisme (9)), François Rebsamen (dont le père aurait été un soldat SS dans la Wehrmacht ! (10)), après ne pas avoir quitté le Parti Socialiste quand le public a appris qui était François Mitterrand, à savoir un militant d'extrême droite, puis un employé de Vichy,  un partisan de l'Algérie Française puis l'ami de Paul Touvier et Maurice Papon ?




Ensuite, les électeurs du  Front National ne se sentent pas redevables de l'héritage de l'extrême droite, pas plus que leurs élus nouvelle génération d'ailleurs. C'est d'ailleurs la même chose au Front de Gauche vis a vis des crimes du communisme.
En revanche, le FN, qui se présente toujours comme le parti anti système et persécuté par l'establishment, gagne des voix et des forces à chaque fois que des gens comme Claude Bartolone se posent en donneurs de leçons.
Ces dernières semaines, un débat idéologique de fond émergeait au sein de l'extrême droite (12) : il opposait Aymeric Chauprade et Marion Maréchal le Pen à Marine le Pen et Florian Philippot. Ce débat, Claude Bartolone l'a fait passer au second plan. Il a aussi permis à Marion Maréchal le Pen de formuler des menaces contre un journaliste, c'est à dire de se faire de la com' à bon compte auprès de son électorat (11).

Bravo Claude Bartolone ! A croire qu'il ne lit pas les sondages !

La lutte contre le Front National pourrait être noble si elle n'était non seulement complètement vaine, mais en plus illogique. Le FN est un parti légal et ses membres, en 2014, n'ont pas participé à la Shoah.  Si Claude Bartolone veut vraiment lutter contre le FN, alors il faut qu'il commence par lutter contre les valeurs nationalistes et socialistes. Problème : alors que le FN est un parti socialiste cohérent, le PS de Bartolone, lui, hésite. Le combat contre le FN (et contre tous les partis socialistes), sur le plan des valeurs et non pas par simples incantations, c'est chez les libéraux que cela se passe. Au protectionnisme que propose le FN, préférons lui l'ouverture que promeut le Parti Libéral Démocrate !



(2) Valeurs Actuelles Valérie Trierweiler au tribunal le 15 décembre 19 novembre 2014
(3) Libération Briois : ah ben c’est gay… 24 mars 2014
(4) Yagg Steeve Briois, le maire gay et FN de Hénin-Beaumont, «élu local de l’année» 28 janvier 2015
(5) Le JDD Condamnation confirmée pour la députée PS Andrieux 23 septembre 2014
(6) Atlantico Claude Bartolone : il embauche sa femme dans son cabinet 25 septembre 2012
(7) BFM TV Claude Bartolone sur le Front national: "ce n'est pas un parti comme les autres " 29 janvier 2015
(8) Le Monde François Hollande avec son père, une opposition sans révolte 22 mai 2012
(9) YouTube Manuel Valls, homme au double visage
(10) Enquête & Débat François Rebsamen a-t-il menti sur son père en prétendant qu’il était résistant ? 12 avril 2014
(11) Atlantico Steeve Briois désigné "élu local de l'année" : Marion Maréchal-Le Pen s'en prend à Gilles Leclerc
(12) Europe 1 Au Front national, une chef mais deux courants 28 novembre 2014

jeudi 29 janvier 2015

Les dérapages du Tous Charlie

Fermez les yeux. Les cigales chantent, nous sommes à Marseille, dans une classe il y a plusieurs dizaines d'années en arrière.
"Monsieur Berlaudier ! Comment traduisez-vous "Paete, non dolet" ? 
-Euh... "Péter n'est pas douloureux." 
Rires. 
-Comment ! Silence ! 2h de consigne. Prenez votre passeport, ..M. Berlaudier"
Source :Marcel Pagnol, le temps des secrets (1).


Rouvrez les yeux et prenez une des actu du jour :

Dans une école primaire de Nice, les élèves d'une classe de CE2 discutent du drame avec leur instituteur. 
- Êtes-vous Charlie ?», demande-t-il. 
Ahmed, 8 ans, répond que non. Pourquoi ? «Parce qu’ils ont caricaturé le prophète. Moi, je suis avec les terroristes.» 
Le prof alerte son directeur. Ce dernier décide de convoquer le gamin, puis ses parents, qui raisonnent leur rejeton. Mais il ne s’arrête pas là. Le 21 janvier, le directeur de cette école, située dans le sud de la ville, dépose plainte au commissariat pour «apologie du terrorisme» (2).


On ne va pas forcément comparer une blague potache avec des propos idiots. 

Mais, première question : qu'est ce que le professeur d'une classe de CE2 (est-ce que vous vous rappelez de votre niveau de conscience politique en CE2, vous, chers lecteurs ??) avait à demander à des gamins de 8 ans, donc, s'ils étaient Charlie ?

Deuxième question : est-ce que la réponse du gamin (ou plutôt ce qu'il a répété après avoir sans doute entendu un frère ou ses parents en discuter) valait autre chose qu'une heure de colle ou une bonne gifle ? 

Troisième question : sachant que ce gamin de 8 ans (!!) a été convoqué par la police (!!), ne risquera t-il pas de constituer t-il pas un vecteur privilégié de haine anti-française d'ici quelques années ? 


Récapitulons. Nous sommes tous Charlie, c'est à dire tous attachés à la défense de nos valeurs, dont la liberté d'expression, mais :

  • un gamin de 8 ans est mis en examen pour propos qui ne lui appartiennent sans doute pas (tiens, où sont les associations de gauche qui protestaient, sous Sarkozy, contre les interventions de police dans les écoles (3) ?)
  • la ville de Clichy se pose des questions sur une expo qui pourrait heurter la sensibilité des musulmans (4) (mais, pas d'amalgames) quelques semaines après la polémique Houellebecq sur son dernier roman, "soumission"(5).
  • Hollande ne s'excuse pas d'avoir rendu hommage à feu le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, tout en rappelant que nous sommes toujours en guerre contre le terrorisme et le fondamentalisme (non, il n'y a pas de contradictions !). 
  • dans le cadre d'une simple législative partielle, Manuel Valls en appelle à "l'esprit du 11 janvier" (6), sous entendant que seul le PS "défend les valeurs de la République"  (mais, non, il n'y a pas de récupération ...)
  • La gauche et l'extrême gauche se félicitent de l'existence des lois Pleven, Gayssot et Taubira, "anti expression raciste", oubliant par la même qu'elles sont à l'origine directe de la concurrence mémorielle dont on voit les conséquence aujourd'hui.


Les réveils en sursaut, c'est mauvais pour le cœur. Certes, il était temps que la France (enfin, plus
précisément la France bobo) se réveille en prenant conscience du décalage, voire du gouffre qui existe entre les valeurs qu'elle affiche et celles qu'elle poursuit.

Oui, il y a des questions à se poser quand à l'existence de systèmes de pensée qui, à l'évidence, ne favorisent pas le vivre ensemble. De là à dire que nous devrions tous penser la même chose, de préférence sous l'égide de ce que peut raconter l’exécutif socialiste, il y a un pas que nous serons nombreux à ne pas franchir, surtout si ce dernier n'est pas capable de surmonter ses contradictions idéologiques.

Tous Charlie, vraiment ?

Vous verrez ! Puisque le gouvernement est en total échec sur le chômage (7), la lutte "contre le terrorisme" sera la carte unique qu'il jouera jusqu'en 2017. C'est plus simple de faire des sites web rigolos (8) que de remettre tout le monde au travail, aspirants djihadistes y compris. 






(1) MarcelPagnol.com le forum
(5) Contrepoints « Soumission » de Michel Houellebecq 10 janvier 2015

mardi 27 janvier 2015

FN, FDG : les extrèmes d'accord entre eux

Le peuple Grec a voté !

Et en France, qui a t-on trouvé pour se réjouir de l'arrivée au pouvoir d'une coalition ANEL (droite germanophobe - Syriza (extrême gauche) ? 

Les usual suspects, le Front National et le Front de Gauche. 

Pas de surprise, puisque les deux Fronts partagent le même programme et la même vision des choses, à l'exclusion notable de la liberté de mouvement des hommes. 


L'Europe a fait une grave erreur en voulant à tout prix la Grèce dans la zone Euro. Elle a fait à nouveau une grave erreur en ayant fait le cadeau d'un assouplissement des conditions d'exercice de la BCE, la semaine dernière. Elle n'a fait que donner des munitions aux extrémistes de tout poil, ceux qui comme le FN et le FDG veulent "une autre Europe", c'est à dire une Europe où ce sont les Allemands qui paient.

Mention spéciale aux "progressistes" qui adoubent Alexis Tsipras, admirateur de Che Guevara.

lundi 26 janvier 2015

Cazeneuve, l'homme qui protège les recettes fiscales plutot que les automobilistes

Vous avez lu les mesures que le ministre des finances de l'intérieur (1) propose pour augmenter les recettes fiscales améliorer la sécurité des automobilistes ? 

Généralisation des radars double face, interdiction de l'usage de kit oreillette au volant, abaissement des limitations de vitesse sur certaines routes (et ce alors que les faits montrent qu'une telle mesure ne diminue pas, au contraire, la mortalité (2)) ...
On s'étonnerait presque de l'oubli du rajout d'une ou deux mesures anti terroristes, histoire d'en rajouter une louche sur la sécurité !

Vraiment, chaque jour voit émerger un motif de rage contre ce gouvernement !

De qui se moque Bernard Cazeneuve ?? 

Pendant que les policiers seront des zélés auxiliaires de Bercy travailleront à la sécurité des automobilistes, ils ne feront pas leur travail de protection des biens et des personnes. 
Est ce que, franchement, la priorité c'est de légiférer sur les kit téléphones ou sur les limitations de vitesse ?  Rappelons simplement qu'en 2013 (Hollande et Valls ne pouvaient plus accuser le précédent gouvernement), Les vols de voitures étaient repartis à la hausse en France en 2013 pour la première fois depuis 12 ans avec 111.950 vols enregistrés, soit un rebond de +0,6%. 


La place Beauvau affiche ses priorités. Qu'on ne vienne pas nous parler de sécurité. 





samedi 24 janvier 2015

Arabie Saoudite : Hollande nous fait honte

Le président de la République, François Hollande, a «salué» dans la nuit de jeudi à vendredi «la mémoire» du roi Abdallah d'Arabie Saoudite, «un homme d’Etat dont l’action a profondément marqué l’histoire de son pays et dont la vision d’une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d’actualité», selon le communiqué de l'Elysée ... (1)

Mieux, le Président Hollande s'est rendu en personne à Riyad (2), en Arabie Saoudite, une théocratie ultra rigoriste, dans laquelle les femmes ne peuvent pas conduire et dans laquelle les blogueurs peuvent être condamnés à mille coup de fouets pour "insulte à l'islam" (3) et pour avoir écrit "Free Saudi Liberal"

Comment peut-on aller faire la guerre contre l'Etat Islamique en Irak et au Levant MAIS aller saluer la mémoire d'Abdallah d'Arabie Saoudite ? Ne pouvait-il pas envoyer au mieux un ambassadeur ou un fonctionnaire lambda quelconque ? On ne souvient pas du fait que Hollande ait assisté aux obsèques de Margaret Thatcher (décédée le 8 avril 2013) ou à celle de la Reine Fabiola de Belgique (décédée le 5 décembre 2014) ?

Hollande vient paradoxalement de donner raison à tous les djihadistes du monde, eux qui, entre autres, dénoncent l'hypocrisie face à nos valeurs et les doubles discours occidentaux.

Pire, on peut parier sur le fait que nous ne récolterons de la part des Saoudiens uniquement le mépris que les courbettes devant le droit du plus fort a toujours suscité.




(1) Libération François Hollande «salue la mémoire» du roi Abdallah d'Arabie Saoudite 23 janvier 2015
(2) Elysée Déplacement à Riyad, au Royaume d'Arabie Saoudite
(3) La Croix #JeSuisRaif, un appel pour sauver le blogueur saoudien Raif Badawi 21 janvier 2015

mercredi 21 janvier 2015

Alors, NoGoZones dans Paris, ou bien ?

Émoi au sein de l’exécutif parisien ! Et tout ça pour quoi ?

FoxNews, une chaine regardée par 2 millions d'américains (sur une population de 300 millions ...), la plupart ayant plus de 60 ans (1), a osé diffusé l'"information" suivante : il existerait, dans la capitale française, des no go zones, des zones de non droit où les non musulmans n’accéderaient pas (2) !



Evidemment, n'importe quel parisien qui connait Brochant-Les Epinettes, le boulevard Ney, Chateau Rouge, Evangile-Stalingrad ou surtout le 11eme, le coeur du boboland, sait que, d'une part, les situations sont diverses et que, d'autre part, ces quartiers sont effectivement pour certains des no go zones, mais pour les non bobos :-)


Alors, franchement, est-ce que Anne Hidalgo et les services juridiques de la mairie de Paris n'ont pas pensé que le silence gêné devant la manifeste méconnaissance de Paris par FoxNews était meilleur que l'idée de porter plainte (3) contre cette chaîne TV ? Et si le silence ne suffisait pas, l'humour n'était-il pas une option, comme le prouve intelligemment Vanity Fair, qui propose de pratiquer du "tourisme de l'extrême" en allant dîner dans ces fameuses no-go zones (4) ? 

Cette plainte est d'autant plus comique qu'elle survient quelques jours seulement après que la France entière ait manifesté pour la liberté d'expression. On est tous Charlie, remember
Ils sont drôles, nos socialistes qui, la semaine dernière encore, étaient tous Charlie. Mais somme dit le blogueur H16, (5) "Après les attentats, les cartes devaient être rebattues, la liberté de la presse et celle, concomitante, d’expression, elle devait être à nouveau indiscutable. Le monde entier, à nouveau éclairé par le phare bien français de la Liberté, allait voir ce qu’il allait voir"
On a vu ! Il faut croire que nous sommes libre de dire ce que l'on veut, sauf ce qui ne colle pas avec ce que pensent les socialistes.

En plus, il ne faudrait pas que cette plainte se retourne contre Anne Hidalgo et surtout contre la ville de Paris ! Imaginons que FoxNews approfondisse le cas, et dise que leur analyse se fonde sur les propos de Manuel Valls (6), sur l'analyse de la carte des ZSP récemment étendues (7) ou sur l'étude des incidents tels que les manif pro Palestine interdites par le gouvernement et qui dégénèrent ?

Et puis, franchement, la ville de Paris n'a t-elle pas les moyens d'organiser la riposte médiatique ? avec un service de communication employant 247 personnes (8), pour un coût annuel de 10,6 millions d'euros (soit plus de gens et d'argent que la plupart des entreprises du CAC 40), Paris peut en faire passer, des messages ! Sans parler de la centaine de films tournés tous les ans dans les rues de la capitale (9) ! Eux aussi vendent l'image de la ville ...

Seulement voila ! Pendant qu'Anne Hidalgo s'occupe de porter plainte contre FoxNews, elle évite de parler de l'insécurité qui touche les touristes. 



Est-ce qu'Anne Hidalgo pourrait nous faire un commentaire sur les incidents du Trocadéro (10), relayés dans le monde entier ? Pourrait-elle nous dire quel est son plan pour améliorer le sentiment de sécurité des parisiennes dans le métro (11) ? 

Enfin, il faudra que Anne Hidalgo pense aussi à porter plainte contre :
  • les médias Afghans, qui laissent penser que «A Paris, les hélicoptères aspergent la ville de parfum» (12), diffusant une image fausse qui pousse des migrants potentiels à venir
  • Luc Besson, le producteur de Taken (13)
  • la quasi totalité des français non franciliens, qui passent leur temps à dénigrer Paris :-)
Vraiment, on ne peut qu'être admiratif d'Anne Hidalgo. Cette cumularde (elle est aussi conseillère régionale) trouve vraiment le temps pour tout faire, y compris l'inutile !



(1) Daily Mail The average age of Fox News viewers is 68 2 février 2014


222 ans après l'assassinat de Louis XVI, Louis XX au pouvoir ?

Le 21 janvier 1793 à 10h22, Louis XVI est guillotiné place de la Concorde (1), ayant été déclaré coupable de trahison pour ne pas avoir respecté son rôle constitutionnel, pour avoir manœuvré secrètement contre la Révolution et pour avoir tenté de fuir la France en juin 1791. 
Faut-il, 222 ans après cette exécution, revenir sur cet épisode de l'histoire de France, alors que tout particulièrement ces jours-ci, on nous a beaucoup parlé de "la République et de ses vertus" (2) ? 

Se souvenir de la mort de Louis XVI, c'est d'abord avoir un regard lucide sur la Révolution Française. 
Il y a eu des idées libérales dans la Révolution Française (3), incontestablement, et on peut être fier de cet héritage : la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la nuit du 4 Août et l'abolition des privilèges ou encore la loi le Chapelier (4) sont des avancées.
Mais la Révolution a rapidement été prise en otage par des terroristes (5), d'inspiration socialo-communiste pourrait-on dire aujourd'hui. L'empressement qu'a récemment eu Jean-Luc Mélenchon à défendre le peu recommandable Robespierre (6), personnage admiré par les dictateurs communistes de tout poil (7), montre qu'il n'y a pas eu un seul bloc idéologique pour inspirer et conduire la Révolution Française. Cette dernière n'a pas représenté que des avancées, donc. La Révolution, c'est aussi le déni de la propriété privée, la germanophobie et des épisodes génocidaires dont on ne parle toujours pas aujourd'hui. Jusqu'en 2014, la France a toujours eu du mal à admettre qu'à de nombreuses reprises de son histoire, elle a perpétré des massacres de masse passés sous silence (les noyades de Vendée (8) ou ou le passage au napalm d'une partie du Cameroun (9) notamment) 
Se souvenir de la mort de Louis XVI, c'est aussi cela : voir la France comme elle est, avec ses zones d'ombres et de lumière.


C'est ensuite se rappeler le danger des crises financières et du problème que représentent les déficits publics. On ne rappellera jamais assez que la plus grosse erreur de Louis XVI, outre le fait qu'il ait été victime de la conjoncture économique, c'est de ne pas avoir écouté son ministre des finances, Turgot (10). Anne Robert Jacques Turgot, baron de l'Aulne, avait pourtant bien briefé Louis XVI : "il faut laisser faire, laisser passer" (une maxime lancée par son ami Vincent de Gournay) et la France a besoin de finances saines" fondées sur un budget équilibré et des impôts moins injustes (11). Une des fautes majeures de Louis XVI, c'est de ne pas avoir lu et appliqué la célèbre lettre de Turgot à son roi (12). Le libéralisme que Turgot proposait à Louis XVI, qui l'a refusé, fait écho à la situation actuelle, dans laquelle le président Hollande est à la fois poussé par la réalité économique (2000 milliards d'euros de dette et 32% de déficit public (13)) et par les institutions telles que les traités européens. 

Du coup, on peut se demander ce que ferait un roi, actuellement, à la tête de la France. 
Commençons par une évidence : si la France de 2015 devenait une monarchie, cela n'aurait rien d'un anachronisme. Nombre de nos partenaires (Belgique, Luxembourg, Pays Bas, Suède, Royaume-Uni) sont des monarchies, sans pour autant qu'elles vivent dans le moyen-age. 

Un roi à la tête de la France, que ce soit Louis de Bourbon, duc d'Anjou ("Louis XX") ou Jean d’Orléans, duc de Vendôme ("Jean de France"), amènerait un premier avantage pour la France : la fin de l'exception présidentielle et la possibilité d'un retour à un régime parlementaire. Un certain nombre de politiciens, dont le centriste Hervé Morin (14), l'ont parfaitement diagnostiqué : la France souffre du présidentialisme et de tout ce que cela implique pour la vie politique française. De Gaulle, à la faveur d'une situation exceptionnelle, avait pu se tailler des institutions sur mesure, mais n'est pas de Gaulle qui veut. Les deux dernières présidences, Sarkozy et Hollande, soulignent le fait que la présidentielle donnent à des personnes ni décisives sur le plan des idées, ni exceptionnelles sur le plan des capacités, un pouvoir disproportionné et un droit sur nos vies sans lien avec la liberté à laquelle nous aspirons tous.  

Un roi à la tête de la France amènerait un second avantage théorique : la baisse du coût de fonctionnement de l'Elysée. En effet, on sait que la France souffre de l'excès de courbette de l'ensemble du système politico-administratif devant le pouvoir du Président de la République, le chef transitoire de la caste des 500. Comment se fait-il que l'Elysée coûte plus aux français que ce que le Buckingham Palace coûte aux britanniques (15) ? 
Est-ce qu'on peut admettre le fait qu'Anne Hidalgo, une jeune retraitée cumularde quinquagénaire, ait besoin d'un fonctionnaire porte parapluie quand elle reçoit la Reine Elisabeth II qui, elle, porte elle même son parapluie (16) ? 
Peut-on si facilement accepter le fait qu'après avoir vertement critiqué l'usage par Sarkozy du pavillon de la Lanterne à Versailles ou l'aménagement d'Air Sarko One, les socialistes se taisent maintenant que Hollande utilise lui aussi le pavillon de la Lanterne à Versailles ou Air Sarko One ? 
Est-ce que, dans une république démocratique où, théoriquement, seuls les fonctionnaires, c'est à des des gens recrutés de manière officielle pour effectuer une mission précise (quelque soit la légitimité de cette mission, c'est un autre débat), le Président de la République attribue, de son propre chef, des centaines de milliers d'euros à sa concubine du moment pour financer un cabinet avec attaché de presse et autres collaborateurs ? 

La restauration royale n'est pas pour tout de suite. Déjà, la critique du Parti Socialiste était qualifiée, par la majorité actuelle, d'attaque contre la République et donc contre la France, dans une contestable assimilation de la France en tant qu'état à la nature de son régime politique, sans parler de la nation (comme si la France n'existait pas avant 1789, cf le discours de Louis XX (17)). En revanche, les questions que l'on peut se poser demeurent. Nul doute que les personnes qui se réuniront ce mercredi 21 janvier 2015 notamment place de la Concorde à 10h ou à Saint Germain l'Auxerrois à midi les auront en tête. De la à afficher, comme le Salon Beige (18), nous sommes tous Louis XVI ...




(3) Wikilibéral Révolution française
(4) Contrepoints Logique libérale de la Révolution française 29 mars 2011
(5) Contrepoints Quand le terrorisme était une valeur républicaine 19 janvier 2015
(6) Le Parisien Libéral Il est temps de débaptiser la station Robespierre 13 novembre 2014
(8) Atlantico Et le génocide vendéen, alors ? 28 décembre 2011 
(10) Institut Coppet Turgot, une pensée française. Par Damien Theillier 7 juillet 2012
(12) Médiapart La lettre de Turgot au roi Louis XVI 17 septembre 2010
(13) Libertarien TV Le déficit public est de 32% et non 4% 10 décembre 2014
(14) Nouveau Centre UDI - section Orne Hervé MORIN : "En finir avec l'élection présidentielle au suffrage universel direct" 20 octobre 2013
(16) Le Point La République des (très) mal élevés 10 juin 2014 
(18) Le Salon Beige 21 janvier : commémoration de l'assassinat de Louis XVI 21 janvier 2015

mardi 20 janvier 2015

Les #QAG qu'on entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat

Les questions au gouvernement sont de retour ! Certes, on se demande bien si elles servent bien à quelque chose ... quel député, conscient de sa mission de contrôle de l’exécutif, ose poser des questions sur l'action du gouvernement (voir épisodes précédents sur Contrepoints (1)) ? 

Après tout, l'enjeu n'est que le bon usage de l'argent public et l'édiction de lois simples, compréhensibles, cohérentes et applicables ...
Alors, puisque les députés sont de retour au Palais Bourbon après cette période marquée par les événements de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hypercasher de la Porte de Vincennes (2), suggérons leur quelques questions au gouvernement, en vertu des pouvoirs que leur confère la Constitution.

Parions cependant sur le fait que les questions au gouvernement suivantes ne seront pas posées aux ministres : 
  • Question pour le  ministre de la Défense,  Jean-Yves le Drian : la France a réagi, sur le plan intérieur, aux attentats perpétrés par les frères Kouachi et par Koulibali, en renforçant la sécurité devant les synagogues (3). Première question, en admettant qu'il est durablement accepté que des militaires fassent des opérations de police sur le sol national, sur quelle mission ont été pris ces effectifs militaires, et avec quels crédits ? Deuxième question : étant donné qu'une vague de christianophobie se manifeste aussi bien ici qu'à l'étranger, que prévoit la France pour la protection de ses 40 500 églises et de sa minorité catholique, soit quand même 2,7 millions de français ? Attendez-vous qu'ils ne croient plus en l'ordre républicain et s'arment eux-mêmes ?
  • Question pour Manuel Valls, premier ministre : il parait, Monsieur le Premier Ministre, que la France connait un apartheid territorial, social, ethnique (4). Le mot est fort, surtout venant de la part d'un immigré catalan, ancien maire d'Evry qui protestait contre le manque de whites, de blancos sur le marché de sa ville (5). Allez-vous, Monsieur le Premier Ministre, lutter contre cet apartheid qui se manifeste jusque dans votre gouvernement en virant les chefs de cabinet conjoints de ministres (6) ? Allez-vous, afin de préserver la diversité dans le XIeme arrondissement, demander à la police qu'elle fasse cesser les expulsions de Roms et de SDF (7) ? 
  • Question pour le Ministre de l'Économie, Emmanuel Macron : on est tous Charlie, pas vrai, et on est donc tous attachés à la liberté d'expression ? Dans ce cas, allez-vous demander aux députés socialistes de gauche (PS), communistes et socialistes de droite (UMP) de bien vouloir revenir sur l'amendement du 24 octobre 2014 ? Comment se fait-il que la simple expression de la volonté de quitter la Sécu puisse faire l'objet de poursuites (8) ? 
  • Question pour le Ministre des Finances, Michel Sapin : Allez-vous, Monsieur le ministre, rassurer les 2 millions de français de l'étranger qui craignent vos projets d'instauration d'un impôt sur la nationalité (9) ?
  • Question pour la Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve : bravo, vous démontrez le fait qu'il n'y ait pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne, ou plutôt l'inverse en ce qui concerne votre cas ! Quand on pense que les forces de police, et donc votre action, ont été applaudies lors des manifestations "Je suis Charlie" des 10 et 11 janvier 2015, moins de 3 mois après que ces mêmes forces de police aient été vilipendées suite à la mort du manifestant Rémi Fraisse ... comme quoi ... mais vous qui vous vous revendiquez comme un grand républicain, attaché à la devise de notre pays, pouvez-vous vous expliquer sur une décision prise au titre de vos précédentes fonctions, à Bercy, à savoir un coup de pouce fiscal accordé à la belle-mère de Larcher (10) ? Est-ce que l'égalité et la fraternité Républicaine s'effaceraient derrière une fraternité plus grande encore ?
  • Question pour le Ministre des transports, Alain Vidaliès : le passage de la vitesse maximale autorisée sur le périf parisien, de 80 à 70 km/h n'a pas eu tous les effets escomptés avec moins 15 % d'accidents en moins mais 75 % de tués en plus (11). Quelle conclusion en tirez-vous ? Combien de temps le gouvernement va t-il encore tromper les français sur le prétexte de la sécurité routière ? Allez-vous cesser d'autorise le racket des automobilistes ? 
  • Question pour la Ministre de l'Écologie, Ségolène Royal : chacun, Madame la ministre, peut à la fois admirer la prouesse technologique qu'est le TGV et comprendre que ce mode de transport a ruiné la SNCF, et par conséquent le pays.  Madame la ministre, pouvez-vous expliquer ce que la France a à gagner d'une LGV Limoges-Poitiers (12) ? 
  • Question pour le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie le Guen : vous avez minoré votre patrimoine de 700 000 euros (sept cent mille ...!) en 2014, fait révélé par Mediapart (13). Comment se fait-il que vous soyez toujours membre du gouvernement ? Alors que le Président Hollande ne se privera sans doute pas de dénoncer les inégalités de patrimoine comme source potentielle de terrorisme, ce week end à Davos, allez-vous sortir volontairement du 1% que vos amis d'extrême gauche/droite dénoncent, ou bien allez-vous expliquer que, comme beaucoup de vos collègues socialistes héritiers,  c'est surtout l'argent chez les autres que vous n'aimez pas ? 
  • Question pour le Ministre des Affaires étrangèresLaurent Fabius :  Monsieur le ministre, la boucle est bouclée ! La France est partie au Mali (15), en Centrafrique et au Niger (16) pour faire la guerre contre le terrorisme, et aujourd'hui, en ce moment même, des forces anti démocratiques et "pro terroristes" se coalisent dans ces mêmes pays, contre les valeurs que la France est censée propager. Allez vous, Monsieur le Ministre, expliquer à vos collègues du gouvernement que notre priorité est d'être cohérent sur la liberté d'expression, y compris sur les sujets et idées qui ne nous plaisent pas ?  


Il y a toutefois un risque. Lors de la précédente séquence (Mai 2012 - Décembre 2014), le gouvernement avait pris pour habitude de répondre "c'est la faute au précédent gouvernement/à Sarkozy" à n'importe quelle question, en écho au célèbre "c'est pas facile" du Président Hollande. Parions sur le fait que l’exécutif, en écho au "Je suis Charlie", adoptera désormais un martial "la France est en guerre, are you with us or against us ?"





(2) Contrepoints Attentat à Charlie Hebdo 
(4) Le Figaro Il existe "un apartheid" en France (Valls) 20 janvier 2015
(9) Le Huffington Post Impôt sur la nationalité: un nouvel impôt en catimini ? 12 décembre 2014 
(14) Les Echos Klaus Schwab - Davos 2015 20 janvier 2015 
(16) le Figaro L'armée française se poste au Nord-Niger 23 octobre 2014

jeudi 15 janvier 2015

Stop aux subventions à la presse !

L'affaire de l'assassinat des dessinateurs de Charlie Hebdo ramène sur le devant de la scène un sujet qui a le don d'irriter les contribuables et citoyens que nous sommes tous : le scandale des subventions à la presse (1). Ces aides servent à « garantir la liberté de la presse et à conforter les conditions de son pluralisme ». En effet, Fleur Pellerin, ministre de la culture, avait rapidement évoqué l'idée d'une subvention exceptionnelle à Charlie Hebdo (2).

Le plus drole est de voir ces politiciens, notamment d'extrême gauche, en appeler à l'Etat, c'est à dire à notre argent, pour organiser ce "pluralisme, bien qu'au quotidien, ils luttent contre ce pluralisme, et alors que l'ensemble de la presse française, y compris celle de droite, est prise dans le carcan du cadre mental  et idéologique hérité de 1945.

Qu'est ce qu'un journal ? C'est avant tout une entreprise, c'est à dire une réunion de gens qui, parce qu'un actionnaire a mis de l'argent dans un projet, ont choisi de mettre en commun leurs compétences rédactionnelles pour servir de média, c'est à dire d'intermédiaire entre l'information et les clients. Une entreprise, c'est censé faire un produit et gagner de l'argent grâce à ses clients, ou fermer si le projet n'est pas rentable.
Le blogueur Autueil notait, il y a quelques temps, à quel point le journalisme était entré dans une phase d'obsolescence, notamment parce qu'il avait manqué la nécessaire adaptation de son produit (4). En France, c'est plus que cela. La presse française n'est pas seulement en retard au niveau numérique (avec les notables exceptions de l'Opinion ou surtout de Médiapart), elle est surtout en retard de diversité. En effet, si on admet que la presse devrait refléter la diversité d'opinion, où est le grand quotidien ou l'hebdomadaire conspirationniste (un corpus de thèses peu ou prou partagé par 50% des français (5) ) 
Où est le grand quotidien ou l'hebdomadaire anti européen voire europhobe (une opinion partagée par au moins 20% des électeurs) ?
Il est communément admis de dire qu'un journal n'est pas qu'une entreprise, mais que c'est aussi un des vecteurs de la démocratie et donc à ce titre un projet d'intérêt "général". Si c'est vrai, la France, qui lit très peu de quotidiens par rapport à ses voisins, a donc du souci à se faire.
Si la presse doit refléter le pluralisme, est-il cohérent que l'Humanité, diffusant une idéologie morte en 1989, soit aidé y compris par le biais d'amendements nocturnes et discrétionnaires  (6) ? Le gouvernement ne devrait-il pas, par cohérence, choisir d'aider autant Minute que ses alter ego d'extrême gauche ? 




En réalité, la raison pour laquelle il n'y a absolument pas besoin d'aider la presse réside dans le fait que le pluralisme existe, non pas grâce à l'État et à ses fonctionnaires, mais parce qu'en 1992, dans un laboratoire à Genève, un informaticien anglais a inventé le worldwide web, parce qu'en 1995, un jeune ingénieur californien a crée le premier navigateur grand public, et parce que depuis plus de 15 ou 20 ans maintenant, des entrepreneurs (au sens large de du terme, pas seulement au sens marchand) se saisissent de leur pouvoir de création pour lancer des plateformes d'information (Agoravox, le Huffington Post) ..., des espaces de bloggings (Blogger ...), des réseaux sociaux (Facebook, Twitter), etc.

Durant les événements de la semaine dernière Porte de Vincennes et à Dammartin-en -Goele, les musulmans avaient été invités à se démarquer des terroristes et à condamner leurs actes, alors qu'ils pouvaient éventuellement partager de la gène vis a vis des caricatures de Charlie Hebdo. Les musulmans feraient mieux, plutôt que de qualifier tel ou tel titre d'islamophobe (7), de commencer par demander l'arrêt de toutes les aides à la presse.
De manière plus globale, les français doivent comprendre que le vrai préalable au pluralisme de la presse, c'est la liberté entrepreneuriale, et le démantèlement du système actuel dominé par une AFP partiale (8) et archi subventionnée. Ainsi, une fois la liberté restaurée, on cessera de se demander pourquoi la presse parle des 17 morts de Paris mais pas des 2000 morts du Nigéria (9)

Cette liberté, c'est celle qui fait que Charlie Hebdo survivra grâce à ses clients (10), et non pas parce que Matignon ou l'Elysée auront décidé de prendre des abonnements et le ministère de la culture fait voter une subvention.



(1) Contrepoints Le montant des aides à la presse révélé 24 décembre 2013
(2) La Tribune Qui soutient Charlie Hebdo ? 9 janvier 2015
(4) Authueil L'obsolescence du journalisme 31 décembre 2014

mardi 13 janvier 2015

#JeSuisCharlie : "#onfaitquoi maintenant ?" Réponse : rien !

Des millions de français ont manifesté hier contre le terrorisme et en hommage aux victimes des terroristes. 

Alors, quelles réponses apporter à cet épisode terroriste ?

Commençons par poser une question qui fâche : est-ce que Charlie Hebdo a été victime d'un attentat terroriste ? Le code pénal définit l'acte terroriste comme un acte se rattachant à « une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur » (2).

Question : à la différence de la prise d'otage du magasin casher de la Porte de Vincennes, un acte clairement antisémite, est ce que Charlie Hebdo a été victime d'un acte terroriste ou bien d'une sorte de vendetta ? Attention, poser la question, ce n'est nullement exonérer les frères Kouachi de leurs responsabilités ou leur donner un quelconque blanc-sein. Il va de soi que leur acte est inexcusable et aurait mérité, s'ils étaient toujours vivants, l'application pleine et entière des lois en vigueur dans ce pays.
Mais s'ils étaient vivants, les frères Kouachi auraient répondu que puisque le Coran lu au sens littéral appèle à châtier ceux qui se moquent du Prophète, alors les deux tueurs étaient dans leur logique de mort. Comment expliquer autrement le soutien, minoritaire mais néanmoins réel, que la tuerie de Charlie Hebdo a rencontré, dans certaines banlieues notamment (3)  ?

Quelque soit la qualification des actes de frères Kouachi et de celui de Koulibaly, une chose est claire : il ne faut rien faire, en tout cas au niveau législatif et politique ! 

Il ne faut rien faire car il existe déjà des lois qui punissent les atteintes à l'intégrité physique des gens, dont le meurtre. Les terroristes auteurs des actes de la semaine dernière dont morts, donc la justice ne se penchera pas sur leur cas, mais ne doutons pas du fait que s'ils avaient été jugés, ils auraient été condamnés à la réclusion perpétuelle. Le meurtre, l'apologie d'actes terroristes, les actes en réunion tombent déjà sous le coup de la loi. Pourquoi en rajouter ? Rien ne fera revenir les 17 personnes tuées la semaine dernière.

Il ne faut rien faire car la France vient déjà de se doter d'un corpus législatif liberticide, l'article 20 de la loi de programmation militaire (4), dont les effets porteront sur tous, et non pas juste sur les terroristes présumés. Voulons-nous vraiment d'une police autorisée à faire n'importe quoi au nom de la lutte contre le terrorisme, pour que dans 10 ans nos soyons comme les américains actuellement, à ouvrir le dossier de la violation des libertés civiles ? Et sans même faire parler les morts, est ce que les journalistes de Charlie Hebdo auraient approuvé un Patriot Act ?

Il ne faut rien faire car le président Hollande et l'ensemble de la classe politique regrettaient, à juste titre,  qu'entre 2007 et 2012, le fait que l'actualité dirige l'agenda de l'Assemblée Nationale. Sous le précédent quinquenat, le pouvoir avait tendance à réagir à l'actualité en proposant de nouvelles lois. Est-ce que nous allons continuer à faire des lois en fonction des faits divers, aussi dramatiques et sanglants soient-ils ? L'ancien président de la République veut par exemple réouvrir le débat sur le port d'armes, notamment pour les policiers municipaux. Mais en quoi la jeune policière antillaise tuée à Montrouge, Clarissa Jean-Philippe, aurait été aidée ? Coulibaly lui a tiré dans le dos. Nicolas Sarkozy  a eu 5 ans, entre 2007 et 2012, pour autoriser d'autres citoyens que les gendarmes et les policiers à porter des armes. Il n'a rien fait mais profite de cette actualité pour ouvrir le débat. Sont-ce des bonnes façons de procéder ?

Il ne faut rien faire car la France (en tout cas ses politiciens) n'est pas au clair sur ses options politiques et militaires en matière de guerre contre le terrorisme. La précédente majorité avait déclaré la guerre au terrorisme, aux cotés des américains, en envoyant notamment les soldats de l'armée française en Afghanistan. Or, l'actuelle majorité, non seulement avait déposé une motion de censure contre cette guerre (5) mais avait aussi accéléré le retrait d'Afghanistan. C'est cette même majorité qui, après avoir d'abord voulu aider les ennemis de Bachar El Assad, (6) est maintenant membre de la coalition qui bombarde l'Etat Islamique en Irak et au Levant (Daech) en Syrie et en Irak.
Autrement dit, au delà de la permanence de l'administration, notamment celle du Quai d'Orsay, nous avons un exécutif qui n'a aucune doctrine et qui change en permanence d'opinion. Peut-être qu'un bon point de départ serait la réflexion sur ce que nous pensons et sur ce que nous voulons. Le Président Hollande, s'il est cohérent, va t-il rendre hommage à l'intervention militaire menée par le président Sarkozy et par Hervé Morin  (7) ?

Il ne faut rien faire car même sur le motif direct de l'attaque, l'attentat contre la liberté d'expression, nous les français, ne sommes pas parfaitement au clair. Les journalistes de Charlie Hebdo sont morts car ils se sont donnés le droit, parfaitement légitime tant au regard du droit français que des valeurs françaises (y compris la liberté d'expression) de caricaturer le prophète Mahommet, (tout comme ils s'arrogeaient le droit de représenter le Pape en train de sodomiser de jeunes enfants !) Normalement, ces caricatures n'auraient du faire l'objet d'aucun commentaire. Pourtant, l'ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, n'avait-il pas désapprouvé (8) ? Tant que des français, notamment socialistes, par volonté de ne pas froisser les musulmans d'ici ou d'ailleurs ou par souci d'éviter le débat sur la repentance vis a vis de la guerre d'Algérie, ne diront pas clairement que l'islam n'a pas de droit particulier sur la loi et sur les coutumes françaises, pourquoi voulons-nous que des islamistes, d'ici ou d'ailleurs, pensent autrement ?

En fait, plutôt que toujours plus de lois qui ne changeront rien au terrorisme en France, il faut évidemment autre chose : une France libérale.

Déjà, partons du principe que ce qui est arrivé menace de se reproduire. Il n'y a pas de raison fondamentale pour penser que ce qui a crée les Kouachi, Mennouche, Merah, Coulibaly et autres se soit volatilisé. Une des questions qu'il convient d'ouvrir, c'est de déterminer si le cas des terroristes relèvent de la psychiatrie, ou bien si ces types sont "rationnels" et se sont engagés consciemment dans une guerre asymétrique (mais juste selon leur point de vue). Rappelons que le but des terroristes n'est pas unique (tuer des cibles et répandre la terreur) mais a aussi une composante politique :  susciter l'adhésion, notamment auprès des populations qui pourraient basculer, en terme de soutien, dans les banlieues françaises ou dans le Maghreb.

Tout d'abord, sur la durée, il faut rouvrir les perspective des jeunes en libérant la croissance par une vraie politique libérale créatrice de richesse et d'emploi. Dans les banlieues et au sein de la population musulmane de France, il n'y a pas que des délinquants, loin de la, il y a aussi des entrepreneurs dynamiques dont on entend la parole partout sauf chez nous (9) ou des activistes qui ont compris que face à l'échec de l'État sur tous les plans, dans tous les domaines, il nous faut des solutions libérales (10).

Qui plus est, il faut combattre le sentiment d'humiliation par la remise en cause des lois mémorielles, dont la surenchère nourrit les rancœurs, et par la suppression des contrôles d'identité sans motif, blessants et inutiles. Pour ce dernier point, c'est simple, c'est une promesse du candidat Hollande, au même titre que le mariage pour tous ou la suppression du cumul des mandats ... Quand au premier point,  il est tabou, mais pourquoi ignorer le fait que Dieudonné, le discours Soralien et les propos antisémites de certains trouvent leur origine directe dans l'existence du refus d'ouvrir la question de la nocivité des lois Pleven-Gayssot-Taubira  (11) et de l'inévitable concurrence victimaire qui en découle (12) ?

Enfin, à court terme, il faut réparer les trous dans la raquette des renseignements et de la justice à partir des outils existants, mais surtout pas par le biais d'un "Patriot Act" à la française qui ne ferait qu'offrir une victoire supplémentaire aux terroristes.


(1) France Info "On fait quoi maintenant ?", France Info ouvre le débat #onfaitquoi 2 janvier 2014
(2) Sénat  Projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme
(3) RMC BFM TV Écoles: quand la minute de silence "part en vrille" 12 janvier 2014
(4) Next Impact Le décret de l’article 20 de la LPM publié : on fait le point 
(5) Le Monde François Hollande (PS) : "Nous refusons, par notre motion de censure, le renfort militaire de la France en Afghanistan 8 avril 2008
(6) le Monde comment et pourquoi la France a livré des armes aux rebelles en Syrie 21 août 2014
(7) Le Parisien Afghanistan : l'interview exclusive d'Hervé Morin 25 aout 2008
(8) RTL Charlie Hebdo publie des caricatures de Mahomet, Ayrault désapprouve 18 septembre 2012
(9) Facebook Aziz SENNI 9 janvier 2015
(10) Zaman France Yassine Lamaoui : des idées libérales pour les quartiers
(11) La Lime Dieudonné, fils de Gayssot et de Taubira 11 janvier 2014
(12) Le CRAN Dieudonné 31 décembre 2013

dimanche 11 janvier 2015

#JeSuisCharlie

Les français ont parlé : ils ne se laisseront pas intimider par les terroristes. Des millions de manifestants ont signifié qu'eux aussi, ils sont Charlie.