mardi 30 septembre 2014

Délaissez @airfrance pour mettre leurs pilotes irresponsables au chômage !

14 jours de grève !

Après quatorze jours de grève qui auront coûté des centaines de millions d'euros à Air France KLM, le Syndicat National des Pilotes de Ligne, majoritaire chez Air France avec 71 % des voix, a décidé de mettre fin au conflit social.

Pour cela, le gouvernement Valls aura piétiné la liberté d'action du management d'Air France KLM (1) en forçant la compagnie aérienne à abandonner la création de Transavia Europe et l'installation de bases pour cette filiale hors de France et des Pays-Bas.

Nouveau scandale aujourd'hui, si cela est confirmé. D'après le Figaro, les pilotes d'Air France cherchent à se faire payer leurs jours de grève (2) ! Oui, vous avez bien lu ! Après avoir déclenché une grève qui a mis en difficulté leur entreprise, et ce alors qu'Air France KLM, fragile, avait tout fait depuis le début de l'année pour conquérir de nouveaux clients, à commencer par une nouvelle campagne de pub, les pilotes, ces kamikazes égoistes, veulent maintenant jouer sur le coté too big to fail de leur entreprise, qui, de gré ou de force, véhicule l'image du pays. 

Alors, clients du transport aérien, refusez cette nouvelle prise d'otage perpétrée par le SNPL. Boycottez Air France pour mettre leurs pilotes irresponsables au chômage, une fois pour toute ! Ils ne veulent pas piloter pour Transavia ? Voyons comment ils se débrouillent si leur employeur fait vraiment faillite. 
De toutes façons, il n'y a même pas à lancer d'appel au boycott. La perte d'image, les pilotes du SNPL l'ont crée eu mêmes, et Easyjet/Ryanair/Blablacar/SNCF d'une part, ou Emirates/Singapore Airlines d'autre part, se sont bien frottés les mains pendant deux semaines. 

Avec des gens comme le SNPL, pas besoin de menace djihadiste pour couler le pays ! Alors mettons fin aux agissements de ces terroristes ! La faillite pure et simple d'Air France permettra à des structures saines d'opérer, tout comme le déclin de la SNCM ne signifie pas la fin des liaisons Corse-continent, puisque Corsica Ferries travaille !




lundi 29 septembre 2014

Mauvaise nouvelle : le sénat repasse à "droite" !

Oui, très mauvaise nouvelle, que cette nouvelle défaite du parti socialiste et ses alliés, dimanche dernier, au Sénat. 
D'une part, la droite crie victoire. 
D'autre part, la gauche obtient une nouvelle excuse. 

En effet, depuis 2012, il y a une mission, et une seule, à laquelle l'UMP devait s'atteler : définir un projet, trouver une ligne politique et en tirer les conclusions en terme de message. On sait que, pendant 5 ans, le gouvernement Fillon a pratiqué du socialisme de droite, pavant la voie pour sa version extrême, le socialisme selon Hollande et Ayrault puis Valls. 
Qui, en effet, peut nier qu'entre 2007 et 2012, Fillon et Sarkozy n'ont pas du tout fait reculer l'Etat mais ont au contraire crée ou relevé une cinquantaine d’impôts et de taxes, nationalisé des entreprises et fait voté toujours plus de lois ? 
Et qui peut nier qu'Hollande, après avoir menti à ses électeurs, pratique peu ou prou la même politique que celle de son prédécesseur ? 
En 2012, il a manqué à Sarkozy les voix centristes et libérales, quand à celles du FN, clairement demandeuses de toujours plus d'Etat, elles sont logiquement allées au mieux disant en la matière, Hollande. Mais aucun bilan n'a été fait.

Aujourd'hui, au Sénat, l'UMP crie victoire. Grave erreur. Seul le FN assume son programme pour le moment. Lors de vraies élections à venir (car rappelons que les sénatoriales sont un scrutin de grands électeurs, donc totalement déconnectées d'enjeux de programmes et totalement liées à du clientélisme), les vrais électeurs, eux, sauront faire le tri. 

De plus, cette victoire de l'UMP et de ses alliés au Sénat est une bonne chose pour le PS et ses alliés : étant donné que le Sénat jouera un certain rôle de blocage (qu'il avait déjà, en réalité), les socialistes de gauche pourront s'abriter derrière cette excuse pour expliquer leurs difficultés.
Quand Hollande est arrivé au pouvoir en 2012, lui et le PS détenaient tous les pouvoirs : Elysée, Matignon, médias (9 journalistes sur 10 ont voté Hollande), la quasi totalité des régions, la majorité des départements, les principales villes (Lille, Paris, Nantes, Lyon ...) etc. 
Il avait donc de quoi mettre en oeuvre son programme.
Maintenant que la droite a regagné du terrain, Hollande pourra toujours dire que c'est du fait de la capacité de nuisance de l'UMP et ses alliés qu'il ne pourra pas mettre en place toutes ses réformes. 

Autrement dit, chaque victoire de l'UMP et de ses alliés d'ici à 2017 renforce Hollande et sa volonté de se maintenir au pouvoir. 

Puisque la "droite" revient, il convient, plus que jamais, pour ceux qui ont une sensibilité de droite, d'être en résistance contre l'UMP, un parti socialiste de droite.
Déjà, la première mesure à faire consiste à renvoyer Nicolas Sarkozy à son bilan (1).
Si l'UMP ne le fait pas, le PS le fera, comme il a déjà commencer à faire. N'est ce pas, à ce sujet, comique qu'un type comme Jean-Marie le Guen vienne donner des leçons ?
Ensuite, il faut que le débat d'idées ait lieu. L'UMP doit-elle être un parti socialiste de droite (étatiste, interventionniste), ou bien un parti conservateur, c'est à dire un peu moins anti libéral sur le plan économique et clairement traditionaliste ? A ce titre, Hervé Mariton, lui, assume ses idées. 
Enfin, les centristes, eux, doivent cesser d'accepter l'idée qui'il puisse y avoir un grand parti de la droite et du centre. L'UDI doit au contraire affirmer que face à une UMP qui serait idéalement de droite, elle assumerait sans ambages les valeurs des centristes et libéraux Européens de l'ALDE/ELDR. Ce n'est pas gagné, surtout avec un Bayrou qui rode. Heureusement, Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin sont sur cette ligne d'indépendance.

Les libéraux, eux, sont toujours invités à rejoindre le Parti Libéral Démocrate (2), qui sera en Université de Rentrée ce week end à Lyon. Plus que jamais, dans un paysage politique ravagé par l'idée qu'il faille toujours plus d'Etat, il faut une voie différente et qui, manifestement, ne prend ni à l'UMP, ni à l'UDI, ni au PS, et ce malgré les efforts de personnalités comme Hervé Novelli, Aurélien Véron ou Gérard Collomb.


(1) H16 Sarkozy : le retour du relou 21 septembre 2014
(2) Parti Libéral Démocrate Universite d'automne 2014

dimanche 28 septembre 2014

Dieudonné : comme d'habitude, @Libe et la gauche évitent le débat de fond

Les avocats de Dieudonné ont sorti un bouquin, la semaine dernière (1). Événement ? Difficile à dire, vu que la rentrée littéraire a été, cette année, complètement écrasée par "Merci pour ce moment". ce qui est certain, c'est que "Interdit de rire" semble se vendre.

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A la différence de Michel Sapin (3) ou de Caroline Fourest (4), les avocats de Dieudonné savent manifestement écrire un livre qui se vend. Du coup, peut-on parler de pétard mouillé comme le fait Libération (5), le quotidien de la gauche socialiste donc nationaliste ? 

On savait que Libération, seul sur son créneau mais pourtant incapable de vendre plus de 100 000 exemplaires par jour (dans un pays de 60 millions de personnes dont 50% à gauche), était inféodé aux valeurs de la gauche, mais là, on touche le fond.

Libération prouve deux choses : d'une part, que la dérive nationaliste de la gauche française est inéluctable (et donc que Marine le Pen est une socialiste cohérente) et, d'autre part, que dans notre pays, le fait que le droit se voit tordre le bras au profit d'intérêts politiques ne choque pas des journalistes,  est inquiétant. 

Commençons par ce dernier point. Dans son réquisitoire politiquement correct, pas à un seul instant, Libération ne rappelle que l'ex premier ministre, Manuel Valls, a pris une mesure inédite contre un artiste en France, faire interdire a priori un spectacle, et ce en ayant recours à une juridiction qui a statué en un temps record. Certains diront "oui, mais les propos antisémites ?". Sans même juger du fond, ce qui est du domaine de la justice de notre pays (et tout en sachant que censurer l'expression de propos racistes ne fait pas disparaître le racisme, au contraire ...), notons simplement que la prochaine fois qu'un gouvernement, de gauche ou de droite, voudra interdire un spectacle, les démocrates seront bien en peine de protester, puisqu'il y a aura eu un précédent. Ainsi, au prochain Piss Christ, qui pourra arguer du fait que la liberté d'expression est supérieure à la christianophobie, par exemple ? Comment Libération peut ne pas revenir sur une mesure que même des ténors de la gauche, comme Jack Lang, se sont senti obligés de dénoncer ? 

Quand au premier point, le nationalisme, le quotidien du boboland n'a vraiment pas de quoi être fier. Comment peut-on à ce point stigmatiser les connections non françaises de ce livre ? Parmi les éléments que Libération reproche à Dieudonné, c'est d'avoir fait imprimer son livre en Serbie et fait publier par une maison d'édition suisses.
Certes, nos voisins et amis Suisses ne font pas partie de l'Union Européenne. On peut donc, si on en croit la vision du monde selon Libé, les classer dans les Etats Voyous, à soumettre ou à raser. Mais la Serbie, candidate à l'Union Européenne ? Il va falloir que les journalistes de Libé apprennent que, oui, il y a des maisons d'édition en dehors du VIeme arrondissement de Paris et que oui, quand Gallimard, Grasset ou le Seuil refusent de publier des auteurs mineurs (Trierweiler) ou sulfureux (les avocats de Dieudonné), alors ils passent les frontières de l'hexagone.

Donc, pour revenir au fond, Dieudonné ne serait pas le fraudeur fiscal que l'on présente (6) mais aurait au contraire reçu 200 000 euros du fisc ? On attend la réaction de Christiane Taubira !




(2) Contrepoints Merci pour ce moment, de Valérie T. 16 septembre 2014 

jeudi 25 septembre 2014

Ne laissons pas les terroristes gagner leur guerre

Un des phénomènes les plus surprenants du quinquennat de François Hollande (socialiste)  résidera quand même dans la promptitude avec laquelle le locataire de l'Elysée aura repris le flambeau de la guerre perpétuelle contre le terrorisme, avec son corollaire de lutte contre nos libertés (1). 

Non pas que la menace terroriste, dans l'absolu, n'existe pas. Il apparaît au contraire évident que les pays Occidentaux, mais pas uniquement, peuvent être la cible de tueurs fous ciblant des gens au hasard. Simplement, on se souvient du fait que l'actuel Président de la République :


  • critiquait la rupture atlantique de l'ancienne majorité (2)
  • n'avait voté aucun des textes relatifs à la lutte contre le terrorisme adoptés par la précédente majorité (3)
Doit-on considérer, sur ce point comme sur d'autres, que seuls des objectifs de posture politique, et non pas des idées de fond, ont motivé les propos de François Hollande pendant des années ? 

La gauche, dans son ensemble, refusait, entre 2002 et 2012 de se laisser entraîner dans ce qu'elle appelle une guerre de civilisation (même si elle a entrainé la France en Afghanistan ...). Mais aujourd'hui, elle vote les lois liberticides de Hollande, Valls et Cazeneuve, et appelle à frapper militairement l'Irak (enfin, quand Hollande ne confond pas Iran et Irak ...)

Aujourd'hui, on nous parle d'"union nationale", un "réflexe républicain" (4). C'est vrai que sur le plan de l'émotion, chaque français est touché par la mort d'Hervé Gourdel en Algérie. Mais jusqu'où doit aller cette union nationale ? Jusqu'à l'acceptation de guerres menées sur le modèle de celle du Mali, dont Hollande nous disait qu'elle servait à lutter contre le terrorisme ? 

La classe politique s'engage à «ne pas polémiquer» sur le rôle de la France dans la mort de l'otage français en Algérie mais les terroristes disent qu'Hervé Gourdel a été assassiné parce que la France participe à la guerre en Irak. Autrement dit, la même classe politique qui sous-entendait, il y a 10 ans, que les Etats Unis étaient responsables de ce qui leur arrivaient, refuse aujourd'hui d'être cohérente. 

L'unité nationale, ca pourrait être le fait que nos responsables politiques refusent de s'engager dans l'escalade sécuritaire dans laquelle les terroristes veulent nous entraîner. Où en est l'abolition de Vigipirate ? De l'extension du domaine d'application du secret défense ? Où sont les pressions de la France et de l'UE sur notre partenaire américain pour que ceux ci abolissent le Patriot Act et ferment Guantanamo ? Et, chez nous, où est le vrai débat sur l'engagement de la France au Moyen Orient ? 

A chaque fois que nous dégradons les libertés civiles ici ou que nous sommes incohérents à l'extérieur, les terroristes gagnent une bataille. Ne les laissons pas gagner la guerre.


mercredi 24 septembre 2014

Les #QAG qu'on ne risque pas d'entendre cette après midi à l'@AssembleeNat

Vous le savez, malgré tout ce qu'on peut dire, et malgré la dérive anti démocratique mais ultra républicaine du gouvernement Valls, la France reste quand même un pays démocratique, attaché à la séparation des pouvoirs. 

Dans ce système, les trois pouvoirs s'articulent selon une mécanique bien précise : le corps législatif, élu par les citoyens, votent le budget et les lois, et contrôlent l'action du gouvernement. Ce dernier exécute, c'est à dire dispose de l'administration, pour mettre en oeuvre sa politique, tandis que le judiciaire fait appliquer les lois.

Simplement, dans la réalité, c'est un peu plus complexe. Le législatif a parfois du mal à contrôler l'action du gouvernement. Alors voyons les questions au gouvernement que nous ne risquons pas d'entendre à l'Assemblée Nationale cette après-midi :



  • Question pour Manuel Valls, 1er ministre : la députée anciennement socialiste Sylvie Andrieux, condamnée en première instance et en appel à une lourde peine de prison (1) pour avoir détourné 700 000 euros dans le cadre du clientélisme instauré par le PS marseillais, est toujours membre de l'Assemblée Nationale. Allez vous demander à Madame Andrieux de démissionner, dans le respect de sa liberté de choix, comme vous aviez dit que Thomas Thévenoud n'avait pas à siéger au sein du Palais Bourbon ?

  • Question pour Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères : Pourriez-nous expliquer en quoi consiste l'accord de cogestion de l'Ile de Tromelin signé avec Madagascar (2) ? Est-ce le début du retrait de la France ? 

  • Question pour Christiane Taubira, ministre de la justice : il ne reste que deux jours à la France si elle souhaite faire appel contre la décision de la Cour européenne des droits de l’homme obligeant à transcrire l’état civil des enfants nés de mère porteuse à l’étranger. Allez-vous faire appel, comme le demandent dix députés socialistes opposés à la GPA (3), ou bien allez vous admettre que puisque la France est un des 28 états membres de l'UE, elle doit suivre les lois européennes et reconnaître de facto que la GPA n'est illégale ?

  • Question pour Jean-Yves le Drian, ministre de la défense : quelle est la légitimité de la France à aller faire la police en Irak ou en Syrie, alors qu'elle ne contrôle pas le territoire de la commune d'Halluin, près de la frontière belge (4) ? 

  • Question pour François Rebsamen, ministre du travail : Pouvez vous expliquer pourquoi vous excluez les départements et territoires d'outre-mer dans vos calculs du chiffre du chômage ? (5)

  • Question pour Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur : Vous nous dites que la lutte contre le terrorisme est une priorité absolue, et l'on apprend, à l'occasion de l'arrestation ratée de trois personnes soupçonnées de terrorisme, que des dysfonctionnements (6) au sein de la police ont perturbé l’opération. Quelles conséquences en tirez-vous sur le plan personnel ?

  • Question pour Alain Vidaliès, secrétaire d'état aux transports : Air France KLM est une entreprise privée, cotée en bourse, dirigée par un management nommé par les actionnaires, dont la république Française n'est qu'une petite partie prenante. Est-il acceptable que les pouvoirs publics, par la voix d'un secrétaire d'état, annoncent ce qui relève normalement du management de l'entreprise, à savoir l'arrêt du projet Transavia Europe (7) ? le droit de propriété et la liberté d'entreprendre existent-elles encore en France ? 

Force est de constater que, comme toujours, les QAG éviteront sans doute les questions qui fâchent. Cela risquerait d'énerver Manuel Valls.