samedi 26 juillet 2014

Alors, les habitants de l'est parisien, les AirBnB ?

Parisiens, notamment les "bourgeois bohèmes" de l'est, avez-vous lu cet article du Point (1) ? Airbnb, Sejourning.com... À Paris, la mairie traque les propriétaires hors la loi !

D'après la loi, un propriétaire qui loue une résidence secondaire pour de courtes durées transforme de facto son logement en local commercial... Il existe donc un "Bureau de la protection des locaux d'habitation" qui est chargé de délivrer des autorisations pour louer son bien à des touristes.

Oui, vous avez bien lu. En République Populaire de France, un propriétaire ne peut pas faire ce qu'il veut de son appartement, tout comme il ne peut pas construire ce qu'il veut sur son terrain, d'ailleurs (une des causes, en ce qui concerne ce point, de la bulle immobilière (2)). 

Certes, les socialistes de droite n'ont jamais parlé de changer ces lois. Mais ce qui est certain, c'est que l'actuelle majorité municipale au pouvoir, qui est au pouvoir depuis 2001, avait prévenu les parisiens. Anne Hidalgo avait prévénu. Il n'y a qu'à lire ses documents de campagne. De plus, n'a t-elle pas nommé un communiste, Ian Brossat, en tant qu'adjoint chargé du logement ? Ce doctrinaire va appliquer son programme : 30% de HLM à Paris. Les parisiens ont voté pour cela. 

Les anti libéraux caricaturent souvent le libéralisme en parlant de liberté du renard dans le poulailler. A l'étude des faits, on se rend compte qu'en réalité, il n'y a pas de poulailler spontané, mais que c'est bien le fermier socialiste qui installe ses clôtures. 








Sur le même sujet : AirBnB : ces parisiens, de gauche, qui vont comprendre leur douleur, un post du 27 mai 2014

vendredi 25 juillet 2014

Pause musicale : la radio des blogueurs

jeudi 24 juillet 2014

Merci Bertrand Delanoe et Anne Hidalgo !


Et qu'Anne Hidalgo ne vienne pas nous dire qu'elle ne savait pas, qu'elle n'avait rien vu venir.
Anne Hidalgo a été la première adjointe de Delanoë, élue entre 2001 et 2013.  

L'Hérétique tente de tracer un bilan nuancé des premiers mois en tant que maire d'Anne Hidalgo. Il est bien indulgent !
La vérité c'est qu'Anne Hidalgo a, on ne sait pas trop comment, réussi à étouffer la concurrence et les voies discordantes au sein du Parti Socialiste Parisien, puis a fait une campagne basée sur le mensonge. Il est vrai que ceci fut facilité par l'habile façon dont Hidalgo a réussi à faire croire qu'il s'agissait d'un combat gauche droite, PS/UMP, Hidalgo/NKM, locale/parachutée, expérimentée/incompétente. 

Avec des si, on mettrait Paris en bouteille ... mais si la presse avait rappelé qu'il s'agissait d'un match à 5 ou 6, et si NKM avait eu un slogan et un seul "ce que vous promettez, Madame Hidalgo, pourquoi ne l'avez vous pas fait en 12 ans ?", nous n'en serions pas la. Mais comme dit le proverbe ...


mercredi 23 juillet 2014

Loi Cazeneuve : tous présumés terroristes ?


Les parlementaires sont en train de voter à la quasi-unanimité le projet de loi de prétendue « lutte contre le terrorisme ». Ce texte fait reculer comme jamais nos libertés, en particulier la liberté d’expression et la protection des sources de la presse. Une fois de plus, les élus révèlent leur méconnaissance des nouvelles technologies et piétinent nos libertés sans scrupule. Le député des Vosges François Vannson ne craint pas le ridicule et ose même proposer l’interdiction des pseudonymes sur Internet.
Le projet transforme les intermédiaires privés, en particulier les fournisseurs d’accès à Internet, en délateurs, policiers et magistrats. Ils devront bloquer d’eux-mêmes ou sur requête d’une autorité administrative dépendant du pouvoir exécutif l’accès des sites jugés (sans procès) coupables de provocation au terrorisme et d’apologie du terrorisme. Ils n’en ont ni la compétence, ni la légitimité. Le PLD estime que cette mission relève exclusivement du pouvoir judiciaire, dont nous condamnons la restriction des prérogatives. Elle ne peut s'opérer que dans le cadre de procédures respectueuses des droits de la défense.
Ces mesures ne seront d'aucune efficacité pour lutter contre des réseaux structurés au fait des dernières innovations technologiques capables de contourner les blocages de toutes natures. Elles dépouilleront en revanche les citoyens de protections légitimes contre l’arbitraire du pouvoir. Elles affaibliront aussi un peu plus la capacité de la presse à être un contre-pouvoir aux excès de l'Etat. Si ces intrusions se font aujourd’hui sous couvert de lutte contre le terrorisme, nous devinons qu’elles seront vite employées à d'autres fins, par exemple fiscales ou politiques.
Nous soutenons l’opposition solide et argumentée de la députée Laure de la Raudière contre ce texte inique et incapable de limiter les menaces terroristes.



Source : Parti Libéral Démocrate

ن - Samedi : rassemblement pacifique de soutien aux Chrétiens d'Irak


mardi 22 juillet 2014

Tuez le messager !

Pour Pierre Gattaz, le patron du Medef, "la situation du pays est catastrophique", "proche de la liquidation". L'interview du Figaro a été largement commentée, du Parisien à RTL, en passant par Mediapart. Les réponses les plus épiques et surréalistes sont sans doutes celles de Jean-Claude Mailly, de Force Ouvrière (1), ou inénarrable Christian Eckert (2)  

Mais que répond François Hollande, le Président de la République ? Que Pierre Gattaz a raison ? Que quand on est à presque 100% de dette/PIB, 4% de déficits publics, 0.5% de croissance, 3 millions de chômeurs, on essaye de faire profil bas et on réfléchit à sa politique ? 
Non. Il affirme que Pierre Gattaz doit changer de ton.



Hollande a texto dit à des journalistes "Ce n'est pas la première fois qu'il a ce type de déclarations. Il y a un problème de langage, ce langage-là doit changer."

Déjà, sur la forme, chacun reconnaîtra le "baisse les yeux" caractéristique des gens au profil agressif qu'on peut parfois croiser dans les couloirs du RER ;-) ou à l'Assemblée Nationale (4). De quel droit le Président de la République intime t-il l'ordre à Pierre Gattaz de changer de langage ? Du droit du plus fort ? 





On l'a bien compris. Au sein de l’exécutif en mode panique, l'heure est à l'invective plus qu'au débat de fond.

Ensuite, sur le fond, justement, on se rend compte à quel point le Président Hollande se moque du monde. Partons du principe que le Président de la République, diplômé d'HEC et de l'ENA, certes socialiste donc dogmatique mais néanmoins doté de deux yeux, deux oreilles et un cerveau, sait lire et écouter, notamment les chroniques de sa nouvelle conseillère, Laurence Boone (5). Gageons aussi le fait que François Hollande a entendu les prédictions économiques de son ami Dominique Strauss-Kahn (6). Autrement dit, même si Hollande et ses ministres en charge des affaires économiques, Valls, Montebourg et Eckert, n'ont pas (re)lu Hayek (7), ils ne peuvent pas ne pas savoir que le rôle de l'Etat doit se limiter au fait de mettre en place un environnement économique, fiscal et social favorable aux entrepreneurs, et non pas tenter de diriger l'économie ou même de favoriser la croissance économique.


Toutefois, la prise de parole de François Hollande permet de rappeler que Pierre Gattaz, lui aussi, a un énorme problème : non seulement il a fait une énorme erreur de communication, avec son badge "1 million d'emploi", mais il a aussi et surtout un problème de représentativité. 
En effet, le Medef a beau être une association d'entrepreneurs (plutôt à la tête d'entreprises plus grosses, plus anciennes et moins dynamiques que ceux d'autres organismes patronaux comme la CGPME ou Croissance Plus), il n'est pas aux entreprises ce que le ministère de la fonction publique est aux fonctionnaires; Pierre Gattaz aura beau négocier tous les pactes du monde, le Medef n'a aucun moyen de forcer ou même d'inciter les entreprises à créer un million d'emploi, ou même 10 000. Les emplois ne sont pas un but des entreprises, ce sont des moyens. Le but des entreprises est de faire du profit. Créer des emplois sont un des moyens, parfois, pour parvenir à ce but. Ni Gattaz ni Hollande ne peuvent ignorer cela. 

Autrement dit, Hollande donne à Gattaz l'importance qu'il n'a pas, pour se dédouaner à l'avance de l'échec 100%  prévisible du pacte de responsabilité. Cette stratégie du bouc émissaire, disons le, est un peu cheap. Pourtant, Hollande avait le choix d'une autre stratégie. Il pouvait par exemple choisir d'arrêter le massacre ultra étatiste, plutôt que de continuer à ménager la chèvre et le chou. Mais il est clair que jusqu'à présent, le président Hollande est en droite ligne avec sa campagne électorale de 2012, fondée sur le mensonge et la politique de l'autruche. La seule chose qui "rassure", c'est qu'en 1979, le Royaume Uni était dans un état voisin de celui de la France de 2014. Alors, même si le Président Hollande choisit de tuer le messager Gattaz et de mettre la poussière sous le tapis, certes les problèmes ne disparaîtront pas, mais les solutions non plus. les solutions, on les connait. Elles s’appellent liberté pour les entrepreneurs.



(1) L'Express l'Entreprise Mailly (FO): Gattaz se situe "entre thatchérisme et poujadisme" 21 juillet 2014
(2) Public Sénat Situation économique de la France «catastrophique» ? 21 juillet 2014 

lundi 21 juillet 2014

Exigeons la démission de Jacques Boutault, maire EELV du 75002 !

Jacques Boutault, le maire Europe Ecologie les Verts du 2eme arrondissement, membre de la coalition d'Anne Hidalgo, était à la manif interdite par la préfecture de police de Paris, samedi.

Encore une fois, dans un pays totalement démocratique et non pas juste républicain au sens socialiste du terme, la manif aurait été autorisée. 
Mais puisqu'elle était interdite, est-il acceptable que des élus de la république, de représentants de la loi, des officiers d'état civil en écharpe tricolore, s'y soient rendus ? 

On peut répondre oui, au nom du droit à chacun d'exprimer ses opinions. Mais dans ce cas, déjà, pourquoi faire partie d'une coalition de gauche pour qui la liberté d'opinion doit être subordonnée à la défense des valeurs républicaines, au sens socialiste du terme ? 
Et puis, surtout, comment réconcilier cette liberté d'opinion avec les précédentes prises de position de Jacques Boutault contre les "apéros saucissons-pinard (1) ou contre un bus peint aux couleurs de la Manif pour tous (2) 

Si vous êtes d'accord avec cette analyse et que vous aussi, vous demandez :

  • la démission de Jacques Boutault
  • une réaction urgente d'Anne Hidalgo, maire de Paris
  • la révocation du préfet de police de Paris, Bernard Boucault, puisque ce dernier est incapable d'assurer l'ordre de Barbès au Troca, etc
  • la tenue de nouvelles élections dans le 2eme arr

Alors retweetez le tweet d'Hélène Delsol. 


De toutes façons, au delà même du fond de l'affaire (la guerre entre Israël et la Palestine), l’exécutif parisien, dont Jacques Boutault fait partie, n'a t-il pas mieux à faire ? Par exemple, trouver 400 millions d'euros pour le prochain exercice budgétaire, informer les parisiens sur la dérive financière de la Philarmonie ou des Halles, trouver des idées pour faire de Paris une ville propre ? 
Hidalgo, Boutault et ses amis avaient tant reproché à l'UMP et à NKM de se tromper de campagne, en ne se concentrant pas sur les sujets locaux. Pourquoi ne s'appliquent-ils pas à eux-mêmes cette remarque ?

Alors, si  Jacques Boutault n'est pas intéressé par les agressions et l'insécurité à Bonne Nouvelle mais préfère se rendre à des manif interdites, qu'il le dise ! D'autres feront mieux le job de maire du 2eme arr que lui.



(1) Jacques Boutault Pas d’apéro anti-islam dans le 2e !  27 octobre 2010
(2) Le Huff Post Un bus de la manif pour tous sillonne déjà les rues de Paris: le maire du 2e demande son interdiction 20 mars 2013

dimanche 20 juillet 2014

On interdit quand, le PCF et le NPA, Manuel Valls ?

Hier, samedi 19 juillet 2014, le quartier de Barbès, dans le XVIIIeme arr, a été le théatre de manifestations, et de certaines violences.
Pourtant, cette manifestation avait été interdite par la Préfecture de Police (2) ! 


Autrement dit, celles et ceux qui ont participé à cette manifestation se sont mis en infraction par rapport à la loi.  

On pourrait objecter que ce n'est pas à la police, à la justice administrative et au gouvernement de décréter que telle ou telle manif n'est pas autorisée, certes. 
Mais dans ce cas, il faut un minimum de cohérence et se demander pourquoi il n'y avait personne, ou presque, pour rappeler que Dieudonné et ses fans ont eu aussi le droit de se réunir, même pour exprimer des choses qui ne plaisent pas au gouvernement ou à tel ou tel. 

On pourrait se dire : les manifestants n'ont pas eu vent de la communication de la Préfecture de Police de Paris. Après tout, même si nul n'est censé ignorer la loi, on sait tous qu'en pratique, c'est difficile de tout savoir. Par contre, ceux qui sont vraiment censés ne pas ignorer la loi, ce sont les législateurs eux-même. Prenez Patrick le Hyaric.
Patrick le Hyaric est directeur de L'Humanité, un journal subventionné parmi d'autres, mais qui en plus a bénéficié du fait du prince, le Parti Socialiste, en voyant une dette de 4 millions d'euros effacée par un simple amendement adopté en pleine nuit par le PS.
Patrick le Hyaric est aussi et surtout député au Parlement européen, et membre du Parti Communiste.
Or, ce législateur était à la manif "interdite", hier.


Comment un responsable politique, un élu, peut volontairement aller contre la loi ?
Cela signifie t-il que Patrick le Hyaric ne considère plus l'actuel gouvernement, et l'administration qu'il dirige, comme illégitime ? 

La gauche et l'extrême gauche passent leur temps à faire des proçès en anti-républicanisme envers ceux qui ne partagent pas leur point de vue. Sans même juger du sujet de la manifestation, qui au passage ne concerne pas la France (nous ne sommes ni israéliens ni palestiniens), comment peut-on accepter ce double discours de délégitimation des institutions publiques combiné à une apparence de respect des lois ? 

Dans un passé récent, et de manière assez vaine d'ailleurs, Manuel Valls a annoncé la dissolution de deux groupes d'extrême droite, en  rappelant « la volonté du président de la République d'apaiser» et «de faire en sorte que la loi soit respectée par tous» et en ajoutant «Il n'y a pas de place dans notre pays pour la haine, la xénophobie, l'antisémitisme ou des actes antimusulmans» (4). Ces dissolutions, largement suggérées par le leader de l'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon (5), sont vaines car évidemment, dissoudre un groupe ne signifie pas en finir avec ses idées.

Mais si Manuel Valls gouverne selon un principe de cohérence, alors il devait logiquement prononcer la dissolution de deux groupuscules d'extrême gauche impliqués dans la manifestation de samedi à Barbès, le PCF et le NPA. 


La balle est dans le camp de ce grand républicain qu'est Manuel Valls. 
Evidemment, dans un pays démocratique attaché à la liberté d'expression et recentré sur ses seules missions régaliennes (police, justice, armée, diplomatie), la manifestation aurait été autorisée ET la police aurait su assurer sa mission de maintien de l'ordre.





(4) Le Figaro Deux groupes d'extrême droite dissous 24 juillet 2013

samedi 19 juillet 2014

Le Président Hollande apporte la démocratie en Afrique


http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?article12573

Ca vaut bien la peine de tenir des discours bidon sur la nécessité d'envoyer l'armée française en Afrique pour sauver la démocratie, si, comme sur les Champs Elysées, on arrête à Niger les opposants à Hollande !

vendredi 18 juillet 2014

@pierremoscovici candidat à un poste de commissaire Européen ??

Egalement publié par Contrepoints


Pierre Moscovici, vous connaissez.

C'est un homme politique français (1), socialiste et ancien de la ligue communiste révolutionnaire. Il est âgé de 56 ans et il a été ministre de l'économie entre le 16 mai 2012 et 31 mars 2014, soit pendant presque 2 ans.
l'ex ministre de l'économie
Pierre Moscovici

Durant cette période, le chômage a progressé, contrairement à l'engagement de François Hollande d'"inverse la courbe", les déficits en % en PIB se sont maintenus au dessus des 3%, des nouveaux impôts et taxes ont été crées ou relevé, et la croissance a été atone. Certes, Pierre Moscovici n'était que l’exécutant, chargé de mettre en musique une partition impossible écrite par son chef, François Hollande. Et certes également, tout ne dépend pas du ministre de l'économie (2). Son rôle devrait être, non pas de laisser croire que François Hollande est autre chose qu'un cynique ou un incompétent, mais de créer un environnement favorable aux entrepreneurs (stabilité fiscale et juridique, notamment). 

Mais ce qu'on peut affirmer sans erreur, c'est qu'en tant que ministre de l'économie, le bilan de Pierre Moscovici, pourtant parfait représentant de l'élite française (DEA de philosophie, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po) et de l’ENA (promotion Louise Michel (1982-1984)), est mauvais.

Question : comment, avec des résultats pareils, le président Hollande ose t-il proposer la candidature de Pierre Moscovici à un poste de commissaire Européen ? Parce que l'autre candidature française, Elisabeth Guigou, n'est guère plus attrayante (3) ?
Quid de personnes compétentes mais qui n'ont apparemment pas fait acte de candidature ? On peut penser à Sylvie Goulard (4), par exemple ?
En tout cas, si l'objectif de Jean-Claude Juncker est de redonner du dynamisme à l'Europe, il ne nommera ni Moscovici ni Guigou. Mais si son objectif est autre ...
Et delà même des calculs de tels ou tels, les électeurs Européens ont été clairs. Ils ont donné une majorité aux conservateurs. Des socialistes n'ont donc absolument rien à faire dans l’exécutif Européen. 

(4) Le Parisien Libéral Sylvie Goulard, députée Européenne, interviewée sur BFM 16 juillet 2013

jeudi 17 juillet 2014

1984, ce roman d'anticipation devenu manuel d'instruction ?

Qui aurait pu croire, au début des années 50, ou même en 1989 alors que les pays communistes s’effondraient, qu'en réalité, nous vivrions, en 2014, la victoire du socialisme et de l'étatisme ? 
Qui aurait pu croire que le roman de George Orwell, 1984, deviendrait le manuel d'instruction, pas seulement de François Hollande, socialiste, mais aussi d'une bonne partie de la classe politique occidentale ? 

Souvenons-nous du script : "L’histoire se passe à Londres en 1984, comme l'indique le titre du roman. Le monde est divisé en trois grands « blocs » : l’Océania (Amériques, îles de l'Atlantique (comprenant les îles Anglo-Celtes), Océanie et Afrique australe), l’Eurasia (Europe et URSS) et l’Estasia (Chine et ses contrées méridionales, îles du Japon, et une portion importante mais variable de la Mongolie, la Mandchourie et du Tibet) qui sont en guerre perpétuelle les uns contre les autres. Ces trois grandes puissances sont dirigées par différents régimes totalitaires revendiqués comme tels, et s'appuyant sur des idéologies nommées différemment mais fondamentalement similaires : l’Angsoc (ou « socialisme anglais ») pour l'Océania, le « néo-bolchévisme » pour l'Eurasia et le « culte de la mort » (ou « oblitération du moi ») pour l'Estasia. Tous ces partis sont présentés comme communistes avant leur montée au pouvoir, jusqu'à ce qu'ils deviennent des régimes totalitaires et relèguent les prolétaires qu'ils prétendaient défendre au bas de la pyramide sociale.
À côté de ces trois blocs subsiste une sorte de « Quart-monde », dont le territoire ressemble approximativement à un parallélogramme ayant pour sommets Tanger, Brazzaville, Darwin et Hong Kong. C'est le contrôle de ce territoire, ainsi que celui de l'Antarctique, qui justifie officiellement la guerre perpétuelle entre les trois blocs" (source Wikipedia).

L'auteur, George Orwell, développe notamment les thèmes suivants dans son roman : 

  • le trucage de l’Histoire et la propagande 
  • Big Brother et la surveillance généralisée par l'appareil d'Etat 
  • l'existence de bouc émissaire et manifestations de haine collective 

« La guerre, c'est la paix. » 
« La liberté, c'est l’esclavage. » 
« L'ignorance, c'est la force. »


Actuellement, l'Europe et les Etats-Unis sont des démocraties, ce qui reste objectivement le meilleur (ou le moins mauvais) des régimes politiques que l'humanité n'ait jamais connu. Mais, déjà, il existe divers degrés de démocratie, de la Suisse, très démocratique, à la France, très imparfaitement démocratique. 
Ensuite, les dérives restent toujours possibles. 
Mieux, elles se déroulent sous nos yeux sans que nous ne disions rien. 

Prenons simplement les nouvelles de ces derniers jours. Elles démentent pas mal de mensonges d'Etat, ou alors elles soulignent la volonté explicite, pour ce qui concerne le cas français, de rééduquer les masses dans le sens qui sied aux hiérarques socialistes. 

Comment les français, à commencer par la classe politique française, peuvent-ils accepter que le Président de la République engage les forces armées du pays dans une guerre contre le terrorisme, ce qu'est explicitement l'opération Barkhane, au Mali ? Par définition, une guerre contre le terrorisme est quasiment perpétuelle. Si pour x ou y raisons il y a des terroristes qui en veulent à la France et aux intérêts français, il faudra tous les tuer. Un seul en liberté fera toujours des dégâts.
Est-ce la perspective de l'armée française au Mali, une guerre perpétuelle ? Et si tel est le cas, cela ne mériterait-il pas un petit débat au parlement ? Rappelons quand même que l'actuel président est celui qui, quand il était chef de l'opposition, avait quand même proposé une mention de censure contre le gouvernement de l'époque, en protestation de la politique militaire (absence de débat sur l'Afghanistan, retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN).
Comment Hollande peut-il se montrer cynique à ce point et laisser comprendre que ses mots ne valent rien ? Et la presse, celle qui hurlait à l'unisson pour dénoncer les "war on terror" de W. Bush en Afghanistan ou en Irak, elle est où ?

Cette même presse, cela ne la dérange pas de constater que le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, est en train de considérablement étendre les pouvoirs de la police, sans contrôle d'un juge, toujours pour lutter contre le terrorisme (2) ? Quand Sarkozy était au pouvoir, la presse avait critiqué l'extension du domaine du secret défense et autres mesures liberticides. Maintenant que la gauche socialiste est au pouvoir, rideau, on parle d'autres choses, comme le redécoupage des régions, c'est ça ? Pourquoi au contraire ne pas voir qu'il y a une totale continuité de pensée, en faveur de toujours plus de surveillance, toujours plus d'Etat, quelque soit le gouvernement ?

Entre un ministre du travail qui réécrit l'histoire (3) arrange la lecture des chiffres du chômage à sa sauce (4) ou dit blanc et pense noir (5), et un grand nombre de ses collègues sur le même mode dichotomique entre les paroles et les actes, il semble que le mensonge, le double langage et le mépris des citoyens soit devenu un mode de gouvernement parfaitement assumé.

Seule différence, de taille, avec 1984 : l'existence d'Internet, qui nous permet encore d'échanger et de dénoncer le n'importe quoi. 
En ce qui concerne le cas français, les plus à plaindre sont quand même ceux qui ont voté Hollande il y a deux ans, alors qu'ils savaient ce que le PS disait de lui, et qu'ils étaient au courant du bilan particulièrement mince du maire de Tulle. Ils en sont quitte pour la poursuite de la politique de la précédente majorité, mais avec en plus toujours plus d'Etat, toujours moins de libertés. 

Radarisation des routes de France ? Extension des contrôles aéroportuaires ? Justice à deux vitesses (6) ? La réalité, le Leviathan, dépasse la fiction.



(1) L'Opinion Barkhane, le nouveau nom de l'opération française au Sahel 13 juillet 2014
(2) Numerama Blocage de sites terroristes : Cazeneuve répond point par point au CNNum 16 juillet 2014
(3) Nouvelles de France François Rebsamen a-t-il menti sur son père en prétendant qu’il était résistant ? 12 avril 2014
(4) Contrepoints Ces chiffres du chômage que Rebsamen n’a pas commentés 28 juin 2014
(5) L'Express François Rebsamen envisage de rester cumulard "jusqu'en 2020" 24 janvier 2014
(6) Auto Plus Auto Plus épingle le gouvernement ! 2 juillet 2014

mercredi 16 juillet 2014

9 mois fermes pour la #FN raciste Anne-Sophie Leclere ?

La justice française vient de fabriquer une martyre, en condamnant à neuf mois fermes de prison l'ex candidate d'extrême droite Anne-Sophie Leclere, qui avait comparé Christiane Taubira à un singe (1). 



Bravo la justice ! Quel est le but ? Aider à la diffusion des idées du FN ? Posons la question clairement : La condamnation de la militante FN est-elle une manipulation politique ? (2)

Bien sûr que les propos de Leclere, au delà même de la loi, sont choquants dans le sens où ils renvoient à une idéologie de hiérarchisation des races qui a amené au nazisme.
Mais, la France, c'est aussi la liberté d'expression. Cette dernière devrait comprendre celle de dire et d'entendre des choses qui ne plaisent pas, comme le rappelle le think tank libéral Génération Libre (3).

De plus, quelle logique y -a t-il à condamner cette femme à neuf mois de prison quand :

  • Il y a deux semaines, cinq violeurs sont ressortis libres alors qu'ils avaient participé à un viol en réunion sur une handicapée (4).  Au passage, on note que les tournantes ne sont pas l'apanage du 9-3.
  • Des ministres ont des casiers judiciaires à faire pâlir les racailles les plus chevronnées, mais sont toujours en poste
  • les racketteurs du RER D se sont vu signifier un simple rappel à la loi
  • les militants de la manif pro Palestine de dimanche derniers n'ont eu à déplorer que peu d'arrestations, malgré les propos racistes et haineux prononcés ? 
  • Manuel Valls, l'homme qui voulait plus de white, de blancos à Evry, soit Premier Ministre
  • le dessinateur Charb, de Charlie Hebdo, n'est pas inquiété pour le même délit de comparaison de Christiane Taubira à un singe. 

Après la fin du consentement à l’impôt, voici venu le temps du divorce des français avec la justice. La fin de la Veme République s'approche t-elle ? 

De manière plus globale, si, vraiment, le plan de Hollande est de faire progresser le FN pour être sur d'avoir à affronter Marine le Pen en 2017, alors, c'est un très mauvais calcul. Nous ne sommes plus en 2002. Une partie des électeurs de gauche vont préférer la socialiste cohérente Marine le Pen à ses ersatz du PS, et la droite dure n'hésitera pas à voter original FN plutot que la copie Droite Forte. Que François Hollande pense gagner contre le FN est un pari très osé. Hollande ne réalise pas à quel point ce pays le déteste et le méprise, non pas pour ses échecs sur le chômage ou la délinquance, mais du fait de son esprit mesquin (cf le lapsus sur Sarkozy prononcé lors de son discours du 14 juillet) et de sa faible hauteur de vue. 

Il est plus que temps, d'une part, de désacraliser l'indépendantiste Christiane Taubira et, d'autre part, de légaliser le racisme, tous les racismes en France (5). Il n'y a pas de raison que la christianophobie ou le racisme anti blanc soient autorisés en France mais que l'antisémitisme, la négrophobie ou l'islamophobie soient eux plus ou moins sanctionnés, qui plus est selon la couleur politique de l'auteur de l'acte. Il est aussi temps que les noirs de France demandent des comptes au Parti Socialiste et à la génération SOS Racisme-Unef qui a préempté et perverti de manière ignoble et cynique le combat anti racisme.

Aujourd'hui, nous sommes le 16 juillet . L'occasion de se rappeler que le racisme, ce n'est pas seulement le FN, mais cela peut être tout le monde, y compris la police française (6) qui a envoyé à la mort des français parce qu'ils étaient juifs.
Alors, au lieu de sanctionner les propos racistes, peut être pourrions nous nous concentrer sur l'atteinte à l'intégrité des biens et des personnes, et aussi se demander pourquoi des personnes comme Anne-Sophie Leclere ont pu tenir des propos racistes. Peut-être que la réponse se trouve dans les livres d'histoire de la république française, celle qui, il n'y a pas si longtemps, organisait des zoos humains (7). 
François Rebsamen, fils de SS (8),  François Hollande, fils de militant d'extrême droite (9), ou Manuel Valls, petit fils de colon en Sierra Leone (10), n'ont qu'à poser des questions à leurs familles. 

Du mythe du bon sauvage de Rousseau à la pensée d'Anne-Sophie Leclere, en passant par la mission civilisatrice de ce bon républicain de gauche qu'est Jules Ferry ou l'hommage de François Hollande à ce dernier, il y a un continuum auquel l'opposition, si elle existait en France, serait grée d'opposer d'autres idées. Dommage, l'opposition est en vacances. 

Une chose est sûre : la condamnation d'Anne-Sophie Leclere n'est pas du tout de nature à faire reculer les idées que cette militante FN diffuse. Au contraire, hélas.

(1) BFM TV 9 mois ferme pour avoir comparé Taubira à un singe 15 juillet 2014
(2) Contrepoints La condamnation de la militante FN est-elle une manipulation politique ? 16 juillet 2014
(3) Génération Libre Pour rétablir la liberté d'expression, laissons parler les imbéciles décembre 2013
(4) Sud Ouest Charente : les cinq hommes relaxés dans l'affaire de la tournante 25 juin 2014
(5) Le Parisien Libéral Dépénalisons les racismes, tous les racismes 19 octobre 2010
      Le Parisien Libéral Le racisme ? Oui, et alors ? 16 novembre 2013
(6) Atlantico Rafle du Vel d'Hiv : c'était il y a 72 ans
(7) l'Histoire par l'image La France coloniale et les zoos humains
(8) Nouvelles de France François Rebsamen a-t-il menti sur son père en prétendant qu’il était résistant ? 12 avril 2014
(9) Le Lab Europe 1 Les très brèves confidences du père de François Hollande 8 mai 2012
(10) Emmanuel Ratier Le grand pere de VALLS - Ancien colon au Sierra Leone

lundi 14 juillet 2014

Manifs en France en 2014

Autorisé ?













Groupes "pro Palestiniens" et "anti juifs", Bastille, 13 juillet 2014


















Interdit ? 


Anti mariage pour tous, Argenteuil, 10 mai 2013













Est ce que Bernard Boucault, préfet de police de Paris, Manuel Valls, premier ministre, quand même ! et François Hollande, président de la République, peuvent rester en poste alors qu'ils ont réussi à importer la guerre Israelo-Palestinienne chez nous en France et qu'ils ont échoué à faire appliquer leurs propres préceptes en matière de lutte contre le racisme, dont l'antisémitisme ? 

Il faut dire que sur ce point, on est pas très clair au PS, lire Ni sanction, ni démission pour l'élu PS aux propos antisémites : le PS se couvre de honte

Manuel Valls, quand il veut réprimer une manifestation ou un mouvement, sait comment s'y prendre. La Manif pour Tous l'a prouvé. 

Bon 14 Juillet !

Bonne fête nationale à toutes et à tous !

vendredi 11 juillet 2014

Vous êtes au Cap-Ferret, où allez-vous dîner ? Au Il Giardino ou à l’Hôtel de la Plage ?

Peut-être avez vous lu cette histoire, Un restaurant du Cap-Ferret fait condamner une blogueuse pour une mauvaise critique. Ce resto s'appelle Il Giardino, et la blogueuse s'appelle l'Irrégulière (son nouveau blog : http://leschroniquesculturelles.com/). Elle a posté un article de blog titré « L’endroit à éviter au Cap-Ferret » suivi du nom de l'établissement (l'article a depuis été retiré mais est toujours disponible en cache ici).

N'étant jamais allé diné dans ce resto, on se gardera bien d’émettre une critique. De plus, manifestement, cette française de Londres n'a pas réussi à éviter deux écueils : les problèmes interculturels de communication, et le risque de critiques de restos rédigées à chaud, sous le coup de la colère. Cependant, la blogueuse voulait-elle nuire à ce resto ? Manifestement, non. Son blog, autrefois inconnu, s'adressait à une audience réduite qui suit ses aventures de loin.

Mais la blogueuse met quand même le doigt sur un vrai problème : la croyance, largement diffusée en France, que les touristes seront toujours là et qu'ils n'ont qu'à tout accepter en silence.
Hier, Montebourg a critiqué Booking. 
Auparavant, certains se sont élevés contre Tripadvisor.  La vérité, c'est que désormais, tout resto, tout hôtel, doit faire avec l'existence du Net. 

Au lieu de faire une pub monstrueuse pour l'Irrégulière, pourquoi Il Giardino n'a pas crée son propre site web, ou fait le dos rond en attendant que ses clients qui ont aimé le resto s'expriment, comme Berthomeau ? 

Si vous êtes du coté du Cap Ferret, vous pouvez aller plutôt tester le restaurant de l’Hôtel de la Plage au Lège Cap Ferret, très bon, d'un bon rapport qualité prix et au bon service ! Au delà de la comparaison qui n'a pas lieu, faute d'éléments concrets à opposer entre les deux, en allant chez l'Hotel de la Plage, vous serez sûrs de ne pas être déçus. 

Si vous êtes allé diné chez Il Giardino et que vous avez apprécié ce resto, n'hésitez pas à le faire savoir sur Tripadvisor , surtout si vous n'avez pas vécu la même chose que L'Irrégulière ! D'ailleurs, Il Giardino devrait directement demander à ses clients d'aller commenter !
Ce qui est certain, c'est qu'on peut être sûr que Il Giardino mettra un soin particulier à soigner le service cet été, alors pourquoi ne pas y retourner également ?




EDIT 18 juillet Suite à une remarque pertinente d'un lecteur , ajoutons ceci

Evidemment, la liberté d'expression vient de prendre un coup, avec un juge qui accepte de prononcer un jugement pareil : “L’endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino” =être condamné(e )en première instance le 30 juin dernier à 1500 euros à titre de provision sur dommages et intérêts et 1000 euros de frais de procédure.) Mais comme le faisait remarquer Maitre Eolas, l'effet Streisand devrait se charger tout seul de détruire la réputation de Il Giardino et de rendre partiellement justice à la blogueuse. Maintenant, est ce que Il Giardino est bon ou pas ? Bonne question. aux futurs clients de juger. Et à Il Giardino d'adapter non seulement sa façon d'accueillir les gens mais aussi de se créer une réputation sur le net. 

lundi 7 juillet 2014

dimanche 6 juillet 2014

Bayrou, l'homme que les idées centristes n'intéressent pas ?

Egalement
publié
sur Facebook
On ne peut qu'être soufflé à la lecture de l'interview que François Bayrou, l'homme de l'indépendance du centre version 2007, a donné au Figaro (lire Bayrou évoque une possible «alliance» avec Juppé et Fillon) et au Point (Le manifeste de François Bayrou). D'abord, pourquoi le maire de Pau, qui ne devait s'occuper que de ses sujets municipaux et locaux, vient nous parler de politique nationale ?

Au delà même de interrogation, l'interview de Bayrou soulève trois problèmes :

  • une main tendue peu cohérente, idéologiquement parlant, avec Fillon, le surprenant néo thatchérien (3) et tactiquement parlant, avec Juppé
  • son mépris du parti centriste, l'UDI 
  • l'incohérence avec le vote "à titre personnel pour François Hollande" de Bayrou en 2012 et avec le discours de 2007
Cohérence idéologique et tactique

Comment François Bayrou, dont chacun s'accordera à affirmer qu'il est plutôt l'héritier de la démocratie chrétienne à la française, peut il proposer une quelconque alliance avec François Fillon, anciennement séguiniste (donc ultra républicain, laïcard et jacobin) et nouvellement thatchérien ? Il suffit d'ailleurs de jeter un coup d'oeil sur Facebook aux échanges des derniers militants Modem pour constater l'aversion de ces derniers pour tout ce qui ressemble au libéralisme économique. François Bayrou lui-même a, depuis 2001, répété à maintes reprises qu'il était antilibéral économiquement parlant (4). Seuls le girondisme, le fédéralisme européen et la recherche d'un réel équilibre des pouvoirs pouvait rendre Bayrou susceptible d'attirer les suffrages libéraux.
Egalement publié sur Contrepoints

Quand à l'idée d'un rapprochement avec Alain Juppé, franchement, cela ressemble à une plaisanterie. Comment peut-on parler de renouveau avec celui qui fut le catastrophique premier ministre de 1995 à 1997 ? Le "meilleur d'entre nous" est celui qui, alors que la France aurait pu profiter du dynamisme d'Alain Madelin, a préféré céder devant tous les conservatismes syndicaux. De plus, le maire de Bordeaux (les habitants ont effectivement des raisons d'être satisfaits par la gestion de leur ville, notamment en terme de rénovation urbaine) est, quand même, condamné par la justice. N'y a t-il pas suffisamment de gens, à droite comme au centre, vierges en termes judiciaires pour envisager d'envoyer à la retraite tous ces politiciens du passé ? Que Juppé ait purgé sa peine est un fait non contestable, mais au moment où ce que l'élite politique appelle "vague populiste" progresse, quel intérêt tactique y a t-il à vouloir mettre sur le devant de la scène des gens qui alimentent l'idée du "tous pourris" ? 

Mépris de l'UDI

S'il y a bien des gens qui doivent se mordre les doigts d'avoir remis en selle Bayrou, c'est Borloo et l'UDI. Dans les deux interviews sus-mentionnées, il n'y a pas un mot pour l'UDI, Borloo et les autres leaders centristes. Rappelons quand même que si on accepte la théorie de l'axe gauche droite (avec toutes ses limites), L'UDI, le parti de centre droit, se trouve justement entre le Modem ("centre") et l'UMP ("droite"). Certains disent que le Modem est indispensable à l'UDI pour la réussite du centre. C'est pourtant inexact. Les élections européennes, une déception pour les centristes, ont surtout servi à préserver le siège de Marielle de Sarnez et à donner une visibilité nationale à François Bayrou. A Paris lors des municipales 2014, les militants UDI ont bien constaté que le Modem n'avait absolument pas été une valeur ajoutée à la soi disante "union de la droite et du centre". Le Modem était à terre en 2012 après la présidentielle 2012, surtout parce que François Bayrou, concentré uniquement sur la présidentielle, avait échoué à créer un vrai parti, qui ne soit pas qu'un fan club. Jean-Louis Borloo, lui, avait prolongé la vision de gens comme Hervé Morin qui voulaient un positionnement clair (au centre droit) et effectué un vrai travail de construction d'un parti politique, avec ses réseaux d'élus et de militants. La main tendue à Bayrou aura été une erreur fatale : le Modem ne cherche pas à rejoindre l'UDI mais à la préempter.


Incohérence avec le vote "à titre personnel pour François Hollande" 

Le plus gros reproche que l'on peut faire à François Bayrou est son inconsistance en terme de positionnement. Comment peut-on se tourner vers ce qui semble être une droite "centriste compatible" que représenteraient Fillon et Juppé, après non seulement avoir critiqué la création, en 2007, du Nouveau Centre (qui voulait un centre tourné vers la droite) puis décidé de voter Hollande en 2012 ?
Nombreux, y compris les libéraux, seront d'accord pour dire que la candidature du socialiste de droite en chef, Nicolas Sarkozy, était insupportable. En effet, Nicolas Sarkozy a étendu de manière hallucinante les pouvoirs de l'Etat (extension du domaine d'application du secret défense, création de nouvelles taxes, poursuite des recrutements de fonctionnaires) tout en préparant le terrain pour la gauche, ultra étatiste (hausse d’impôts, vote de lois liberticides).
Mais, si on critique Sarkozy, comment peut-on soutenir Hollande ? 



Par définition, Hollande ne pouvait qu'être pire que Sarkozy, puisque le socialiste se réclame ouvertement d'une famille politique pour qui l'Etat est l'alpha et l'omega de la politique. De plus, Bayrou n'est pas un bleu en politique. Il ne pouvait donc pas ignorer que sous ses airs de fils à papa éduqué dans les meilleurs écoles de France, et de degôche bon teint, Hollande était tout aussi bling bling que Sarkozy.
Bayrou aurait tenu une position honorable, tout en étant fidèle à sa vision du centre, ni à gauche ni à droite, s'il avait affirmé, à l'issue du premier tour des présidentielles, qu'il irait voter blanc car ni Sarkozy ni Hollande n'étaient des personnalités convenables pour la France


Clairement, il y a un problème avec la classe politique française. L'interview de Bayrou n'apporte aucun début de solution. La politique française souffre du bipartisme, et il serait bon que nous commencions par avoir des partis politiques d'idées, et non pas des coalitions de gens que tout opposent.
Plutôt que les menteurs actuels, qui disent certaines choses pour être élus puis font autre chose une fois élus, voici une répartition qui permettrait d'envisager un positionnement doctrinal clair :
  • divers extrême gauche anti libérale et nationaliste (Marine le Pen, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot, Jean-Jacques Candelier, Christian Eckert, Benoit Hamon, Alexis Tsipras)
  • social démocratie (Jean-Vincent Placé, François Bayrou, Bernard Cazeneuve, Axelle Lemaire, Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Martin Schulz ...) 
  • écologie (Chantal Jouanno, François de Rugy, Bertrand Pancher, Nicolas Hulot, José Bové, Ska Keller ...)
  • centristes et libéraux démocrates (Fleur Pellerin, Jean-Christophe Fromantin, Hervé Morin, Denis Payre, Aurélien Véron, Laure de la Raudière, Bruno le Maire, Guy Verhofstadt ...)
  • conservateurs (Yves Jego, François Fillon, Christian Vanneste, Michèle Alliot Marie, Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan, Marion-Maréchal le Pen, Jean-Claude Juncker ...)
  • divers extrême droite antilibérale et nationaux socialistes (Guillaume Peltier, Henri Guaino, Jean-Marie le Pen, Fabien Engelman ...)

Pour Bayrou, manifestement et au vu de ses dernières interviews, les idées comptent moins que les combinazione de baby boomers qui ont essayé, et qui ont échoué. Dommage. Mais tellement révélateur d'une classe politique périmée. Au vu des espoirs que Bayrou aura soulevé en 2007, c'est d'autant plus regrettable.





(2) Le Point  Le manifeste de François Bayrou 3 juillet 2014


(4) Wikilibéral -  François Bayrou

samedi 5 juillet 2014

Un bel hommage rendu par l'@USEmbassyFrance au Marquis de Lafayette

Cérémonie au cimetière de Picpus en l'honneur du Marquis de La Fayette, 4 juillet 2014


Le Chargé d'Affaires ad interim Mark A. Taplin (DOS photo)
Le Chargé d'Affaires ad interim Mark A. Taplin (DOS photo)
Le Chargé d'Affaires ad interim de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, Mark A. Taplin, participait ce matin à une cérémonie en l'honneur du Marquis de La Fayette, enterré au cimetière de Picpus dans le 12eme arrondissement.





Discours de Mark A. Taplin, Chargé d'Affaires ad interim de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, Cimetière de Picpus, Paris, 4 juillet 2014
Tous les 4 juillet, nous nous réunissons ici pour rendre hommage à un grand homme, le Marquis de La Fayette.  Mais La Fayette était un personnage multiple, de son vivant aussi bien qu'il l'est pour nous aujourd'hui.  Il y a La Fayette l'officier courageux; La Fayette le démocrate; La Fayette l'amoureux, La Fayette l'ami loyal de l'Amérique.  D'aucuns diraient aussi qu'il y avait La Fayette l'homme politique indécis, La Fayette l'idéaliste naïf.  Mais au regard de la grande et magnifique toile de fonds de sa vie, ces imperfections sont à peine visibles.
Le La Fayette que je veux saluer aujourd'hui est bien vivant : c'est celui qui représente la voix immuable de la liberté et de la justice.  Il semble particulièrement à propos de l'honorer ici-même, au cimetière de Picpus, qui a vu tant d'innocents souffrir un sort cruel et inhumain.  La Fayette servit avec passion l'humanité, bien plus que les simples hommes.  Dans sa façon de voir le monde, il y avait le bien -- et le mal qu'il fallait corriger. C'était un grand orateur, qui savait comment pousser les hommes à agir. S'il eut un tort, ce fut celui d'avoir de l'ambition, non pas pour le pouvoir, mais bien pour la gloire, comme il le reconnut lui-même. Mais cette quête de la grandeur le conduisit à embrasser des causes justes et nobles, plutôt qu'à les éviter au profit de l'intrigue politique.
Contribuer à la dignité humaine fut une conviction que La Fayette fit sienne dès le début. Lorsqu’il fut opposé à Lord Cornwallis à la tête d’une troupe de moindre force, dans le comté de New Kent en Virginie, dans les mois précédant la Bataille de Yorktown, il s’en remit à son courage, à son intelligence ainsi qu’à un jeune esclave dont le rôle était de s’introduire dans le quartier général anglais afin d’en rapporter des compte-rendus fidèles sur ce qu’il y entendait. A plusieurs reprises, James Amistead risqua sa vie pour la cause américaine. Après le succès de la Guerre d'Indépendance, il dut pourtant retourner à sa vie d’esclave. La Fayette s’empressa alors de rédiger un témoignage sur les qualités d’Amistead. “Par la présente, je certifie que le porteur de cette lettre… a rendu des services essentiels lorsque j’ai eu l’honneur d'assurer ce commandement... Les renseignements qu’il rapporta du camp ennemi furent collectés avec assiduité et fidèlement délivrés. Il s’acquitta parfaitement de son rôle...” L’appui de La Fayette fut décisif. James Amistead se vit accorder la liberté, et décida en signe de gratitude d’adopter le nom de “James Amistead Lafayette” pour le reste de ses jours.
Voici un autre exemple du La Fayette vivant. Le Marquis a été durant toute sa vie un partisan de l’émancipation. Lors de son séjour en Amérique en 1825, il exprima clairement son rejet de l’esclavage, même à ses amis de longue date, Thomas Jefferson et James Monroe. Lors d’une interview dans un journal afro-américain de New York – le fait même d’accorder cet interview était déjà un geste incroyable de la part d’un Français d’un si haut rang – La Fayette interrogea: “Où dans le monde alors, mon cher monsieur, se trouvera la dernière trace de l’esclavage ? Est-il fatal que cela soit l’opprobre de ce grand pays ?”
La Fayette aimait et admirait les Etats-Unis mais il n’était pas du genre à craindre d’exprimer ses propres vues. Ses mots font encore écho aujourd’hui, en particulier sa conviction que la liberté et la justice l’emporteraient un jour: “Je ne vivrai probablement pas assez longtemps pour assister aux profonds changements de la condition humaine qui sont sur le point de se manifester dans le monde; mais ce temps a déjà commencé, les progrès se voient et l’issue est certaine.”
Alors que nous nous trouvons devant la dépouille de La Fayette, nous saluons son idéal et ses mots puissants qui continuent de nous inspirer, alors que les profonds changements de la condition humaine dont il parlait représentent un processus toujours à l’oeuvre. Un chef militaire courageux; un démocrate convaincu; un ami et un compagnon plus grand que la vie – à n’en pas douter.  Un symbole vivant de liberté et de justice – bien plus encore.

vendredi 4 juillet 2014

Bravo Manuel Valls, meilleur imprésario de Dieudonné !

La cause était entendue. Etant donné que, pour le pouvoir, Dieudonné avait franchi la ligne qui sépare les humoristes (qu'on aime ou qu'on aime pas, affaire de goûts personnels) des politiciens d'extrême droite (pour qui on vote ou pas, affaire de goûts), alors Manuel Valls s'était lancé dans une croisade personnelle qui, confondant buts et moyens, a impliqué de piétiner la séparation des pouvoirs, donc le caractère démocratique de la France. 
En effet, rappelons quand même que le 1er ministre, ex ministre de l'intérieur, n'est pas exactement censé donner d'instructions au Conseil d'Etat. C'est pourtant ce qui s'est passé le 9 janvier dernier. Valls voulait, première en France, interdire a priori un spectacle. Il avait émis un arrêté préfectoral. Or, les avocats de Dieudonné avaient saisi un tribunal administratif pour protester contre cette décision administrative.  Le tribunal administratif de Nantes avait suspendu cet arrêté préfectoral interdisant le spectacle "Le Mur".  Le ministre de l'Intérieur avait alors "immédiatement" contre-attaqué en saisissant le Conseil d'Etat (1). Cette haute cour avait suivi les recommandations de Valls (2), mais, ce faisant, les dégâts avaient été énormes.



Déjà, on découvrait à l'occasion de cette affaire un Valls colérique, pour qui le droit semble peu importer s'il s'est pas conforme à sa vision du monde, fidèle au visage qu'il avait déjà montré dans l'affaire DSK (3)

Ensuite, même des gens de gauche avaient protesté contre le principe qui consiste à vouloir interdire un spectacle a priori (4), ce qui est évidemment la porte ouverte à l'arbitraire le plus total. Si l'UMP devait revenir au pouvoir un jour, comment le PS expliquera qu'interdire Dieudonné c'est bien, mais que lutter contre des pièces de théatre ouvertement christianophobes (5), c'est mal, c'est fasciste ? Le PS, en acceptant que Valls lutte contre Dieudonné pour lutter contre l'antisémitisme, accrédite paradoxalement l'idée qu'il existe des haines plus ignobles que d'autres. Autrement dit, la gauche progressiste active un des moteurs de Dieudonné, la concurrence des mémoires.

Qui plus est, Valls, en pressant le Conseil d'Etat, a jeté le discrédit sur cette institution, qui ne s'était jamais prononcé aussi vite sur une affaire. On pouvait légitimement avoir l'impression d'une décision express. Pire, en permettant que le juge Stirn (6), l’arrière petit neveu de Dreyfus, interdise le spectacle de Dieudonné,  Valls a donné du grain à moudre aux "théories du complot". 

Enfin, et c'est le reportage de Canal + ci dessous qui le montre, Dieudonné remplit plus que jamais des salles. Autrement dit, la victimisation a fait de la publicité gratuite. Bravo Manuel !


Enquête sur le réseau Dieudonné - 30-06-2014 par enquete-debat

Fallait-il chercher à faire interdire les spectacles de Dieudonné ? Non, bien sûr !

Maintenant, c'est dommage de constater qu'un des points soulevé par l'affaire Dieudonné, la concurrence mémorielle, n'a absolument pas été traité. On le sait, le tournant psychologique de Dieudonné s'est produit quand il s'est vu refuser des subventions pour produire un film sur la traite négrière et le commerce des esclaves, une histoire qui n'est toujours pas si claire que ça pour certains négationnistes comme pour Najat Belkacem (7). Il existe en effet, dans notre pays, une concurrence des mémoires en totale contradiction avec l'idéal républicain que les français partagent. Cette concurrence mémorielle aboutit à ce que une agression contre une personne qui se trouve être gay est forcément un acte homophobe (8) ou une agression contre un de nos concitoyens de confession juive un acte forcément antisémite, par contre un viol explicitement dirigé contre une française blanche n'est rien du tout (9), il ne vaut même pas la peine d'être à la Une des médias mainstream.

Dieudonné est le fruit de cette histoire des concurrences mémorielles. A partir du moment où il existe une hiérarchie implicite des races, en fonction des souffrances passées endurées, il est parfaitement rationnel que chacun cherche à tirer la couverture à soi, et à dénoncer le traitement de l'histoire de chacun.
Tant que la "gauche progressiste" se montre incapable de définir une nouvelle doctrine sur la liberté d'expression, et s'en remet aux actes autoritaires de Valls, alors il n'y a aucune raison de voir son succès diminuer au cours des prochains mois.
Dieudonné est la mauvaise conscience de cette gauche progressiste qui a honte de ses racines (Jules Ferry et l'apologie de la colonisation) et de ses origines familiales (le grand père de Valls colon (10), le père de Hollande extrémiste de droite (11), le père de Rebsamen SS (12)). Mais tout enfant de la gauche qu'il est, il semble que Dieudonné ait encore de la ressource, cf son projet de créer une compagnie d'assurance (13) !






(1) BFM TV Dieudonné: le Conseil d'Etat, saisi par Valls, 9 janvier 2014
(2)  le Monde Dieudonné : le Conseil d'Etat maintient l'interdiction du spectacle à Nantes 9 janvier 2014
(3) Le Parisien Libéral Affaire DSK : insupportable réaction de Manuel Valls 16 janvier 2011
(4) Valeurs Actuelles Jack Lang : la circulaire de Valls sur Dieudonné "n'est pas conforme au droit" 8 janvier 2014
(5) Le JDD "Christianophobie" : la contestation gagne les députés UMP 7 décembre 2011
(6) Nouvelles de France Dieudonné : le tandem Valls/Stirn nous rapproche de Minority Report 12 janvier 2014
(7) Lyon Capitale Najat Belkacem chahutée sur l'esclavage 8 avril 2009
(8) Causeur Homophobie : Wilfred de Bruijn, victime et calomniateur 24 septembre 2013
(9) Atlantico La France orange mécanique à Evry : “violée parce que toutes les Françaises sont des putes” 17 avril 2014
(10) Le grand pere de VALLS - Ancien colon au Sierra Leone
(11) L'internaute LES 10 SECRETS DE FRANÇOIS HOLLANDE Un père à l'extrême droite
(12) Enquete & Débat François Rebsamen a menti à propos de son père qui était bien collabo 12 avril 2014
(13) L'échelle de Jacob Dieudonné veut lancer une banque et une assurance 4 juillet 2014