samedi 5 juillet 2014

Un bel hommage rendu par l'@USEmbassyFrance au Marquis de Lafayette

Cérémonie au cimetière de Picpus en l'honneur du Marquis de La Fayette, 4 juillet 2014


Le Chargé d'Affaires ad interim Mark A. Taplin (DOS photo)
Le Chargé d'Affaires ad interim Mark A. Taplin (DOS photo)
Le Chargé d'Affaires ad interim de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, Mark A. Taplin, participait ce matin à une cérémonie en l'honneur du Marquis de La Fayette, enterré au cimetière de Picpus dans le 12eme arrondissement.





Discours de Mark A. Taplin, Chargé d'Affaires ad interim de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, Cimetière de Picpus, Paris, 4 juillet 2014
Tous les 4 juillet, nous nous réunissons ici pour rendre hommage à un grand homme, le Marquis de La Fayette.  Mais La Fayette était un personnage multiple, de son vivant aussi bien qu'il l'est pour nous aujourd'hui.  Il y a La Fayette l'officier courageux; La Fayette le démocrate; La Fayette l'amoureux, La Fayette l'ami loyal de l'Amérique.  D'aucuns diraient aussi qu'il y avait La Fayette l'homme politique indécis, La Fayette l'idéaliste naïf.  Mais au regard de la grande et magnifique toile de fonds de sa vie, ces imperfections sont à peine visibles.
Le La Fayette que je veux saluer aujourd'hui est bien vivant : c'est celui qui représente la voix immuable de la liberté et de la justice.  Il semble particulièrement à propos de l'honorer ici-même, au cimetière de Picpus, qui a vu tant d'innocents souffrir un sort cruel et inhumain.  La Fayette servit avec passion l'humanité, bien plus que les simples hommes.  Dans sa façon de voir le monde, il y avait le bien -- et le mal qu'il fallait corriger. C'était un grand orateur, qui savait comment pousser les hommes à agir. S'il eut un tort, ce fut celui d'avoir de l'ambition, non pas pour le pouvoir, mais bien pour la gloire, comme il le reconnut lui-même. Mais cette quête de la grandeur le conduisit à embrasser des causes justes et nobles, plutôt qu'à les éviter au profit de l'intrigue politique.
Contribuer à la dignité humaine fut une conviction que La Fayette fit sienne dès le début. Lorsqu’il fut opposé à Lord Cornwallis à la tête d’une troupe de moindre force, dans le comté de New Kent en Virginie, dans les mois précédant la Bataille de Yorktown, il s’en remit à son courage, à son intelligence ainsi qu’à un jeune esclave dont le rôle était de s’introduire dans le quartier général anglais afin d’en rapporter des compte-rendus fidèles sur ce qu’il y entendait. A plusieurs reprises, James Amistead risqua sa vie pour la cause américaine. Après le succès de la Guerre d'Indépendance, il dut pourtant retourner à sa vie d’esclave. La Fayette s’empressa alors de rédiger un témoignage sur les qualités d’Amistead. “Par la présente, je certifie que le porteur de cette lettre… a rendu des services essentiels lorsque j’ai eu l’honneur d'assurer ce commandement... Les renseignements qu’il rapporta du camp ennemi furent collectés avec assiduité et fidèlement délivrés. Il s’acquitta parfaitement de son rôle...” L’appui de La Fayette fut décisif. James Amistead se vit accorder la liberté, et décida en signe de gratitude d’adopter le nom de “James Amistead Lafayette” pour le reste de ses jours.
Voici un autre exemple du La Fayette vivant. Le Marquis a été durant toute sa vie un partisan de l’émancipation. Lors de son séjour en Amérique en 1825, il exprima clairement son rejet de l’esclavage, même à ses amis de longue date, Thomas Jefferson et James Monroe. Lors d’une interview dans un journal afro-américain de New York – le fait même d’accorder cet interview était déjà un geste incroyable de la part d’un Français d’un si haut rang – La Fayette interrogea: “Où dans le monde alors, mon cher monsieur, se trouvera la dernière trace de l’esclavage ? Est-il fatal que cela soit l’opprobre de ce grand pays ?”
La Fayette aimait et admirait les Etats-Unis mais il n’était pas du genre à craindre d’exprimer ses propres vues. Ses mots font encore écho aujourd’hui, en particulier sa conviction que la liberté et la justice l’emporteraient un jour: “Je ne vivrai probablement pas assez longtemps pour assister aux profonds changements de la condition humaine qui sont sur le point de se manifester dans le monde; mais ce temps a déjà commencé, les progrès se voient et l’issue est certaine.”
Alors que nous nous trouvons devant la dépouille de La Fayette, nous saluons son idéal et ses mots puissants qui continuent de nous inspirer, alors que les profonds changements de la condition humaine dont il parlait représentent un processus toujours à l’oeuvre. Un chef militaire courageux; un démocrate convaincu; un ami et un compagnon plus grand que la vie – à n’en pas douter.  Un symbole vivant de liberté et de justice – bien plus encore.

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