samedi 13 juillet 2013

Bretigny-sur-Orge, perte du AAA : La France en crise

Hier après-midi, un train corail SNCF en provenance de Paris Austerlitz et à destination de Limoges a déraillé en gare de Bretigny-sur-Orge. Ce qui devait être un joyeux départ en week end ou en vacances est devenu un carnage.



Ayons une pensée pour les victimes de cet accident, et ce d'autant plus qu'après le déraillement lui-même, des "jeunes" des cités alentour sont manifestement venus les voler (source : "Nouvelles de France "Victimes de Brétigny-sur-Orge dépouillées par des «jeunes» des cités : le sinistre des Transports minimise").

Mais il ne s'agit pas que du seul drame qui a frappé la France hier : la dette publique du pays a vu sa note de long terme dégradée de AAA à AA+ par la dernière agence, Fitch, qui lui donnait encore la note maximale. Autrement dit, la France en tant qu'emprunteur est identifiée comme étant un peu moins sûre que ses voisins. 

Y a t-il un lien entre la SNCF, les racailles de Bretigny-sur-Orge et le rating de la dette de la France ? 
Pour la SNCF, il faut attendre les conclusions de l'enquête pour avoir les causes de l'accident, mais, d'ores et déjà, une chose frappe : les remarques des clients réguliers des trains Corail, un univers à mille lieux du confort, pour ne pas dire du luxe, de la première classe du Thalys que les élus empruntent pour aller à Bruxelles.

La SNCF est structurellement en faillite, non seulement parce qu'elle ne fait pas assez de fret (faute de compétitivité) et parce que le coût des infrastructures pèse sur les charges d'exploitations. Certes, c'est RFF qui porte la dette du TGV, et, quand on va à Marseille ou qu'on se rend à Londres, on est bien content d'utiliser des trains modernes et rapides. Mais à quel prix ? Le choix de la SNCF de tout miser sur quelques lignes TGV, qui ne concernent en rien le quotidien (sauf cas spécifiques) a conduit à ce que les trains et infrastructures des autres lignes soient en état moins flamboyant. 

Inversement, plus l'Etat s'occupe d'autres missions que celles de la police, de la justice, de l'armée et de la diplomatie, plus il est amené à délaisser ces missions régaliennes, à en abaisser la qualité, et à dévaluer son autorité. 

En tant que libéral, on ne va pas s'abaisser à dire que si des "jeunes" pillent des voyageurs blessés à Bretigny, c'est la faute à-Valls-et-Taubira. C'est avant tout le libre choix de ces "jeunes" et le fruit d'une éducation défaillante et des circonstances. Mais ce qui est par contre sûr et certain, c'est que le contribuable n'en a pas pour son argent, alors que les impots devraient théoriquement servir à garantir les droits (de propriété, notamment) de chacun. Or, quand les autres "jeunes" de Grigny ont été simplement avertis, quel signal a été envoyé ? 

La France, qui expérimente depuis quelques mois les prédictions de Laffer (plus d’impôts et moins de recettes fiscales) est maintenant au pied du mur. Soit nous fermons des lignes SNCF secondaires et nous concentrons la dépense publique sur le fonctionnement d'une justice qui fonctionnerait enfin, soit nous continuons sur la voie d'un Etat qui dépense trop, par clientélisme, et dans ce cas d'autres accidents, humains ou financiers, sont à prévoir. 

Combien de temps les français vont-ils accepter que l'Etat les endette, pour financer du social qui se retourne contre eux ?


A lire également, au sujet de la SNCF

Sécurité des voyageurs : privatisons la SNCF ?, un post du 9 Juillet 2011
SNCF : désinformation du Monde, un post du 29 octobre 2012

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