vendredi 22 février 2013

Illusions sur le modèle social français

Vous avez regardé Des Paroles et Des Actes (#dpda) hier soir ? 
On a eu droit à un beau festival d'anti libéraux, entre tel qui se ventait de refuser la France Allemande et telle autre qui disait qu'il avait négocié pour faire remonter les prix du lait. 
A un moment quand même, on a cru avoir la chance de pouvoir se réveiller, quand Bruno le Maire a rappelé à la fille à papa de Saint Cloud que même les agriculteurs français vivaient de la mondialisation. Las, bloqué dans un logiciel socialiste de droite, le représentant de l'UMP n'a pas pu répondre efficacement, faute de coming out libéral. 

Il y avait en revanche une chose frappante, c'était cette permanente référence à un modèle social français qui serait tellement supérieur à tous les autres. 
Le modèle social français, c'est quoi ? On peut le définir par la négative, d'après les propos des journalistes gauchistes (pardon pour le pléonasme) et des politocards qui en parlent : on ne veut pas de l'Allemagne et de ses travailleurs pauvres, on ne veut pas du Royaume Uni et de sa super mega flexibilité ultra libérale sauvage, etc. 
On peut aussi le définir par la "positive" : une Poste par village, EDF et GDF 100% publics (les politocards oublient de rajouter : "et gratuit pour les clients"), la SNCF partout, pour tous, à faible tarif, et de préférence avec une liaison à 320 km/h, uniquement en 1ere classe, personne payé en dessous du SMIC, une allocation dès que tu penses que tu ne gagnes pas assez, etc.

Mais, chers politiciens, ne voyez vous pas que ce fameux modèle social français, même dans son age d'or, n'a concerné qu'une minorité de français ? 

On ne veut pas supprimer le SMIC, mais on embauche massivement dans le CAC 40 des stagiaires à 400 euros par mois (voire zéro euros dans certains organismes publics). On ne veut pas supprimer le statut de la fonction public, donc on engage des contractuels en CDD permanents dans les collectivités locales. On ne veut pas se départir du principe de précaution, conclusion on fait fabriquer par des ouvriers chinois nos ordinateurs, nos I-Phone, nos baskets. On ne veut pas extraire de gaz de schiste dans le Larzac ou en Seine et Marne, donc on va "sécuriser" nos positions au Mali, ou on hésite pas à enrichir les Russes ou les Algériens en leur achetant leur gaz. Etc, etc.

Il y a une grosse hypocrisie à laisser penser que le modèle social français soit un objectif à préserver, alors que l'on sait qu'il ne concerne surtout qu'une minorité (les "hommes blancs de 30 à 45 ans", qualifiés, syndiqués, employés à vie du CAC 40 ou de la fonction publique et logés en HLM). La force du socialisme (de gauche comme de droite) est d'avoir réussi à laisser croire que ce modèle, acheté à crédit, soit viable, souhaitable et même simplement juste. Les stagiaires, les chomeurs, les jeunes, les vieux, les femmes savent qu'il est injuste.

Tous les ans depuis 30 ans, la France emprunte pour payer ce modèle social. N'oublions pas que le credo des keynésiens au pouvoir, c'est que à long terme, ils seront morts. Le modèle social français n'est ni juste ni efficace. Il fait payer par tous, de manière invisible, les avantages visibles de quelques uns. Il y a ce qui se voit, et ce qui ne se voit pas, disait Frédéric Bastiat. Peut-être serait il temps de déchirer le voile d'ignorance pudiquement appelé programme du CNR

4 commentaires:

  1. La sécurité sociale, pour ne mentionner qu'elle, ne bénéficierait donc qu'à ces hommes de 30 à 45 ans ? Le modèle français est bien plus large que ce que vous voulez bien décrire, et votre article moins pertinent que vous ne l'avez rêvé.

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    1. 15% des français ne peuvent pas se soigner. C'est un fait.

      D'autre part, la Securité Sociale existe, certes, mais elle est payée à CREDIT.

      Le rapport qualité prix est donc désastreux. Nous payons tous des charges sociales sur les salaires. Nous pourrions etre mieux soignés avec un systeme décentralisé.

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  2. Monsieur le Parisien Libéral , avez vous une idée du coût financier que l'abandon de l'esprit du programme CNR ( les antilibéraux ne sont pas tous les loufoques que vous aimez à décrire parlant d'eux, on sait aussi faire des choix douloureux quand la situation l'impose) dans le fonctionnement de notre Etat pour les comptes publics et privés (entreprises privées, particuliers)?

    Quelle entreprise peut tourner avec des salariés incapables de se soigner et de nourrir convenablement leur famille?
    Comment recruter de bons éléments si la vraie instruction n'est réservée qu'à une élite?
    Comment financer les infrastructures qui participent à la compétitivité? (la faiblesse des services publics outre Manche est notoire, l'état de la voirie et des transports s'en ressent )

    "Prends ce que tu veux, dit Dieu, mais paye le !" (proverbe Anglo-Saxon)

    Les Français sont, je pense, capables de faire des sacrifices s'ils leurs trouvent un sens.
    A nous de réfléchir sérieusement, et trouver tous ensemble de nouvelles façons d'agir et de gagner nos vies.
    Certainement pas appliquer des recettes qui n'ont fait la preuve que de leur nocuité ( êtes vous capables de chiffrer les dommages financiers causés par la détresse des gens? Moi non, pas plus, je pense, que vous.)


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    1. Comment recruter de bons éléments si la vraie instruction n'est réservée qu'à une élite?
      ==> la vraie instruction EST réservée à une élite, cher lecteur. Regardez le nombre d'enfants d'ouvriers dans les écoles pourtant gratuites que son l'X ou l'ENA. Si vous n'etes pas fils de prof, vous n'avez aucune chance d'etre polytechnicien, école dont l'accès est pourtant démocratique

      Comment financer les infrastructures qui participent à la compétitivité? (la faiblesse des services publics outre Manche est notoire, l'état de la voirie et des transports s'en ressent )
      ==> si vous etes un usager du RER C, alors vous ne voyez pas tellement de différences avec la Jubilee Line.

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