jeudi 25 octobre 2012

Les apprentis

Non, ça n'est pas le titre d'un nouveau film. Les apprentis, c'est le titre que Libé, le quotidien de la gauche bobo pro-Hollande, choisit de mettre en une aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que trop, c'est trop !

Passait encore, du point de vue de gauche, le dogmatisme économique, la haine de certains riches, la lutte contre les banques, le non respect de la charte des ministres, les promesses non tenues sur le cumul des mandats, les jet privés Paris Tulle, les scandales d'ordre privé avec les ex ou les copines du moment, les conflits d'intérets ministère-banque x-magazine y.

Mais la, le Premier Ministre Ayrault, que l'on disait social démocrate modéré bon teint, vient tout simplement de s'essuyer les pieds sur un principe à valeur constitutionnelle : la séparation des pouvoirs. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. Article XVI de la DDHC.

A une échelle moins grave, on avait eu une première alerte la semaine dernière quand François Hollande a demandé, samedi 20 octobre, l'ouverture d'une enquête administrative afin de "tout connaître" des circonstances de la mort sur l'autoroute A20 d'un nouveau-né dont la mère n'avait pu accéder à une maternité. Déjà, pour un président qui ne voulait pas faire comme Sarkozy, c'est à dire ne pas "être le chef de tout mais responsable de rien", c'est raté.

Ensuite, selon l'article 20 de la constitution de 1958, c'est le Le Gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation et dispose pour cela de l'administration et de la force armée. En France, le pays que Hollande est censé présidé, le gouvernement est nommé par le président de la République et est placé sous l'autorité du Premier ministre, qui est le chef du gouvernement. C'est donc Ayrault qui, logiquement, aurait dû demander l'ouverture d'une enquête administrative.

Arguties, diront les supporters socialistes. Après tout, Hollande et Ayrault sont tous les deux en charge du pays. Répondons leur simplement que pour des gens qui ont passé 5 ans à dénoncer, à juste titre parfois, les violations de la séparation des pouvoirs pratiquées par le précédent gouvernement, ils ne sont pas cohérents. Mais surtout, en ne donnant pas une valeur absolue à ce principe des pouvoirs, ils acceptent par avance un monde dans lequel une autorité administrative sera dotée du pouvoir judiciaire ou inversement. Tiens, ça vous rappelle l'Hadopi ?
Enfin, étant donné que la France va faire la leçon un peu partout aux quatre coins du monde, il serait de bon ton de ne pas prêter le flan à la critique sur notre propre respect des principes démocratiques.



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