mardi 10 mai 2011

10 Mai : journée commémorative de l'abolition de l'esclavage

Pendant que les socialistes commémorent, dans une ambiance mystique dont seul Mitterrand avait le secret, le souvenir du 10 Mai 1981, la République est confrontée à un anniversaire autrement plus serieux : la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en métropole, instituée par Jacques Chirac.

Disons le clairement, il est logique que les socialistes ne se soucient pas de l'abolition de l'esclavage. Après tout, la très contestée Najat Vallaud-Balkacem, proche de Marie-Ségolène Royal, n'a t-elle pas affirmé, au sein de la sulfureuse fac de Lyon (connue aussi bien pour avoir formé un certain Jérome K., trader , que nombre d'historiens "hétérodoxes"), "Est-ce qu'on ne doit pas considérer, au fond, que le que "péché originel" de l'esclavage et de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, ce que Randall Kennedy a appelé le "déshonneur originel", que la France n'a pas connu, n'interdit pas de façon évidente toute comparaison entre les deux pays ?"

Autrement dit, il y a eu de l'esclavage et de la ségrégation raciale aux Etats Unis (bouh les méchants !) mais pas en France, parce qu'en France, on a toujours été les zentils !

Ce genre de propos est evidemment une constante chez les socialistes, qui de toutes façons voyaient, à la fin du XIXeme Siècle en la colonisation une mission civilisatrice. (C'est d'ailleurs "comique" que la droite française se réapproprie ce discours raciste un siècle plus tard par le biais du discours de Dakar ou par le "rôle globalement positif" de la colonisation, ce qu'on comprend mieux quand on voit quels grands humanistes de conseillers ont de l'influence sur le Président de la République).

Des Français ont evidemment pratiqué l'esclavage en la mettant en oeuvre à grande échelle, en enchainant des gens pour leur faire traverser l'océan, à fond de cale d'ignobles bateaux, pour ensuite les revendre à des exploitants agricoles. Les récits scientifiques ou romancés de ce sordide trafic sont édifiants.

Maintenant, nous sommes en 2011. La France doit-elle célébrer l'abolition de l'esclavage ? Oui, tant que la repentance fait officiellement partie de son corpus légal, mais non, si nous admettons enfin que les Français de 2011 ne sont pas forcément comptables des actes et crimes contre l'humanité de leurs ainés. Sanctionnons des gens, des systèmes, des heritiers directs, mais pas un pays. Ca n'est pas la France qui a pratiqué l'esclavage, c'est Mr Untel, autorisé pat tel député ou par tel 1er Consul de l'Empire, habitant rue xyz de telle ville, ayant gagné xxx kilos d'or de son trafic, kilos d'or legués à telles et telles personnes. Le raisonnement vaut pour tous les crimes contre l'humanité passé et à venir, sous toutes les latitudes. Les responsabilités ne doivent être ni niées ni exagerées. Par contre, le souci d'éviter la concurrence mémorielle doit guider le législateur.  

Un bon exemple de refus de repentance éternelle couplé à une volonté de transparence est probablement, dans un domaine très différent, la publication par Benoit XVI des minutes du procès des Templiers. Quid des descendants de Philippe le Bel ?

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