mercredi 28 juillet 2010

Le cash est dans le pré !

Ne dites pas aux parents des candidats de "l'Amour est dans le pré" que leurs enfants sont agriculteurs ! Ils les croient experts en financement détachés à Bruxelles !

Parce que, si vous aussi, à l'instar des 5,5 millions de téléspectateurs de M6, vous vous êtes posé la question du montant de revenus que Jean-Pierre, Sylvie et les autres tiraient de leurs exploitations pour pouvoir rouler en Porsche (certes, 944 !) ou Mercedes , alors quelque part vous vous êtes demandé si la P.A.C avait du sens, quelque part.

En effet, quelque soit le point de vue duquel on se place, on a du mal à comprendre la logique de la P.A.C.

Au fait c'est quoi le lien, la, entre la P.A.C (??) et le sujet ? La Politique Agricole Commune (P.A.C) est une "politique mise en place à l'échelle de l'Union européenne, fondée principalement sur des mesures de contrôle des prix et de subventionnement". Concrètement, un agriculteur qui produit du blé voit son revenu garanti par des subventions payées grace à des impots prelevés (en fait, taxes, car l'UE se finance notamment sur la TVA).. Un peu comme si un journal n'avait pas à se soucier du nombre de lecteurs acheteurs ou de pub diffusées pour avoir un chiffre d'affaires.

Du point de vue individuel et du choix du métier (car, à la base, un agriculteur c'est un type ou une femme qui un jour se dit : je vais mettre en oeuvre des techniques agricoles sur un terrain pour y faire pousser eou élever quelque chose, dans le but de le vendre avec bénéfice), on ne peut justifier la P.A.C. Quand on entend dans les manif "nous voulons vivre de notre métier", on a envie de répondre "qui ne voudrait pas ?". Dans la liste des métiers préférés des jeunes : journalistes. Ce qui fait le bonheur des instituts de formation, des plus connus comme Sciences Po au plus obscur. Pourtant le métier de journaliste est en moyenne mal payé, très inégalitaire et rare. Ce dont les aspirants journalistes se rendent compte au bout de quelques années de stage non payé. Ils finisssent par sortir du marché et se dirigent vers d'autres fonctions (com, marketing, entreprenariat etc). Les agriculteurs sont des travailleurs et des entrepreneurs comme les autres, capables de changer plus ou moins aisément de métier.

Du point de vue collectif, on dit souvent : l'agriculture n'est pas un produit comme les autres. Tout le monde mange. Donc on ne peut pas organiser la production agricole comme on laisse faire celle de films ou de chaussures de sport. Certes. Mais Adam Smith a bien résumé la situation, il y a quelques siècles. Le boulanger chez qui on achète son pain, il ne se considère pas comme un service public à la française. Il fait juste son pain parce qu'il aime ca et sait faure ca, et il le vend. Son intéret oarticulier (vendre) rejoint l'intéret général (fournir du pain). D'ailleurs, c'est très simple. Les communistes, qui ont pu mettre en oeuvre leur idéologie en grandeur nature dans différents pays sous différentes latitudes, pendant 70 ans, ne sont, fondamentalement, pas plus idiots que les autres, au moins sur ce point : ils savent qu'il faut bien produire à manger. Or, l'Etat est la pour garantir l'intéret général et coordonner les actions privées, disent ils. QU'ont ils fait ? Des fermes d'Etat (kholkoze) et l'interdiction de la spéculation du koulak (petit propriétaire capitaliste, le vilain). Résultat ? Catastrophes sur catastrophes, l'Ukraine, grenier à blé de l'ex URSS, a failli être rayé de la carte. En Chine, au Vietnam, à Cuba, en Corée du Nord, pareil. Les promesses ne sont pas au rendez vous. Pire : les ex pays communistes ont fini par enrichir les méchants spéculateurs de l'ouest (ceux qui devaient leur vendre la corde avec laquelle les communistes les pendraient) qui leur ont vendu beaucoup de blé jusqu'à la fin des années 80.
En agriculture, le soviétisme ne marche pas. Le blé, le maïs, le lait, le boeuf, le soja sont bien des produits comme les autres. D'ailleurs, les socialistes en 1981 ont nationalisé les banques et assurances mais ni Danone, Bongrain, Vilmorin ou Yoplait.

Alors, nos amis de l'Amour dans le Pré ? Bah ca va bien pour eux, merci !

L'Union Européenne dépense la moitié (!!!!) de son budget pour s'assurer que Jean-Pierre puisse continuer à bruler 15 ou 20 litres aux 100 pour pouvoir séduire sa belle (?).


Sylvie aime les Classe E



J-P est plus Porsche.


NB : en finir avec la P.A.C n'est pas seulement une exigence de contribuable citadin surtaxé, c'est aussi une condition sine qua none pour que la France, qui vient d'annoncer une (soit disant) aide supplémentaire à destination des pays de la région du Sahel (voir les propos de Bernard Kouchner à Bamako en relation avec l'actu), laisse vraiment ces pays se développer, au niveau agricole notamment.

1 commentaire:

  1. Hum : porsche 924 si je ne me trompe pas, ou modèle qui a suivi. pas du grand luxe et ancien.
    La mercédès n'est pas non plus de première jeunesse...
    Pas sûr que ce soit autant la richesse que vous le dites.
    Vos raisonnements se heurtent à d'autres impératifs : la sécurité alimentaire.
    Je veux bien qu'on supprime la PAC mais pas tant qu'il existera des ententes illicites entre très gros groupes agro-alimentaires.

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