samedi 24 avril 2010

USA, EU, lama sabachthani ?




Le retour dans l'actualité française de la Suisse, par le biais de l'affaire Polanski permet de soulever la question suivante : comment se fait-il que, simultanément et pour des raisons différentes mais convergentes, la France, les Etats Unis d'Amérique et l'Union Européenne ont attaqué la Confédération Helvétique, jusqu'au reniement de leurs propres valeurs démocratiques ?


Affaire Khadafi


Suite à l'arrestation, du fils du colonel Kadhafi par la police cantonale Genevoise en Juillet 2008, la Jamahiriya arabe libyenne (Lybie) a emprisonné deux ressortissants suisses, bloqué ou diminué ses échanges avec la Suisse, tenu des propos pronant le démantelement de la Suisse à la tribune de l'ONU, appelé au jihad contre la Suisse, fait pression sur l'UE pour que la Suisse modifie sa politique de visas et gagné un procès contre la Tribune de Genève.
Bien que la Suisse soit :
- considérée comme plus démocratique que la Lybie du point de vue Européen (assertion discutable et discutée, comme le montre cet article de Afrik.com)
- physiquement en Europe
- membre de la zone Schenghen
L'UE n'a pas hésité à laisser tomber la Suisse.


Affaire Polanski


La plupart des pays occidentaux, y compris la France, n'admettent pas, dans leurs législations comme dans leurs moeurs réelles, qu'un adulte ait des relations sexuelles avec un mineur. Ils n'acceptent pas non plus,y compris en France, qu'un adulte propose, d'une manière ou d'une autre, de l'alcool à ce meme mineur, surtout si c'est en vue de le préparer à des relations sexuelles. De plus, ces memes pays, y compris la France, admettent qu'une peine prononcée doit être executée. Enfin, ils admettent que l'extradition entre pays assurant un procès équitable est la base d'une bonne coopération judiciaire.
Ainsi, l'arrestation et la demande d'extradition vers un pays démocratique d'un adulte condammé pour relations sexuelles avec une gamine de 13 ans préalablement soulée ne devrait pas poser d'énormes problemes. Mais quand le cas s'est présenté, une partie du gouvernement de notre pays a défendu le droit de Roman Polanski à aller et venir, avant d'attaquer frontalement la Suisse. Le support de l'intelligentsia culturelle n'a pas manqué, le sommet ayant été atteint par ceux qui ont vu en la Suisse un pays inutile, un cas d'antisémitisme,
(comique si on rapproche cette opinion du clash avec Eric Zemmour). En résumé : L'accusé n'a pas à purger sa peine car 1. les faits se sont déroulés il y a longtemps 2. les bourreaux, peuple français et justices Suisses et Etats-Uniennes, sont nulles sur le plan culturel, inutiles et anti sémites.

La France, par le biais de ses éminents représentants, n'a pas juger utile désavouer l'auteur de "la Meute".

Affaire UBS

La Suisse, comme la plupart des pays occidentaux, a introduit le secret bancaire dans sa législation. Celui ci a beau etre bafoué en France par la police ou meme des agents immobiliers, il n'en demeure pas moins un droit. Cependant, nos voisins n'ont pas la meme definition que nous de la distinction entre fraude fiscale et évasion. Les déficits budgétaires s'accumulent, que ce soit pour financer des fonctions publiques plétoriques ou des guerres sans fin, du coup, la Suisse que l'on tolérait devient franchement génante, surtout si cette rebelle refuse de s'intégrer dans un grand ensemble type U.E.
Les Etats Unis, de manière vraiment décevante, outre le recours au chantage, n'ont pas hésité à ne pas respecter leur principe de séparation de pouvoir pour faire pression sur UBS, le leader du private banking suisse. C'est bien la menace d'une pression sur la SEC (Commission des Opérations de Bourse) par l'IRS (fisc) qui a permis d'aboutir à la fameuse liste. Pendant ce temps, la France avait recours sans complexes à du recel de biens volés.

Les citoyens devraient prendre conscience de trois choses

- la démocratie n'est jamais garantie, meme en France ou aux Etats Unis.
- en matière diplomatique, nous devrions privilégier le rapprochement avec des pays démocratiques au sens occcidental du terme, meme si cela nous force à payer notre pétrole plus cher (la liberté a un cout). Le cynisme et la renonciation aux principes démocratiques ne nous garantissent que du mépris de la part de ceux à qui nous prétendons donner des lecons.
- les outils anti démocratiques que les démocraties mettent en place pour lutter contre des menaces externes telles qu'UBS finiront par se retourner contre les citoyens eux-meme. Traquer les gens par caméra infrarouge sur les autoroutes italiennes menant à Lugano, soudoyer des voleurs de listing sont des stratégies de très court terme qui empechent de nous amener à nous poser les bonnes questions.

A nos politiques français de, donc :

- fournir un appui tactique aux forces spéciales Suisses pour aller récuperer les otages
- cesser la traque des exilés bancaires et reformer notre Etat en faillite pour baisser les impots ici
- accepter que la Suisse et les Etats Unis soient des Etats où la justice fonctionne, donc dignes de confiance en matière d'extradition, ou alors, si ca n'était le cas, rappeler nos ambassadeurs en signe de protestation.

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