mercredi 7 avril 2010

Police et population : une relation en question

Les étatistes disent : "La sécurité est la première des libertés"
On aurait de plus en plus envie de dire : "la liberté (de surveiller celles et ceux qui assurent notre sécurité) est la première des sécurités.

Illustration à l'aide de 3 exemples tirés de l'actualité.

1. L'affaire Plan-de-Cuques

Une altercation entre adolescents à l'occasion de laquelle trois jeunes pas malins insultent une jeune fille se termine par l'interpellation par 12 policiers des trois agresseurs et leur garde a vue pendant 8 heures. Ils auraient du s'abstenir, la maman de la jeune fille est commandant de la Police Nationale. Le monopole de la violence légitime mis au service de la résolution d'un conflit privé, en plus potentiellement en infraction vis a vis des règles d'intervention ....
Cout financier direct : au bas mot 864 euros de salaires (9 euros x 12 policiers x 8heures) + le cout d'opportunité des affaires laissées en plan + le carburant des trois véhicules

2. L'explosion des gardes à vue et des outrages à agent ... jusqu'à Versailles

Une histoire qui date déjà (Aout 2008) mais qui montre que le n'importe quoi, qui jusqu'a présent ne concernait que les usagers de la ligne D du RER, contrôlés, tutoyés, ou les automobilistes harcelés, touche désormais Versailles. Le blog monversailles.com rapportait que Bernard Copin, 59 ans, pharmacien à Versailles, (pas vraiment le profil racaille) est poursuivi par la police, pour s'être interposé dans le contrôle d'identité Jean-François de Lauzun, 60 ans, qui avait traversé en dehors des clous (!)
Risque financier pour l'Etat : un million d'euro de dommages et intérêts.

3. Villiers le Bel

Pour Marie-Thérèse de Givry, le cas était plié : les deux types à l’origine des émeutes de Novembre 2007 étaient en tort. Il faut dire qu'en terme de dossier, les deux "jeunes" n'étaient pas en position de force : rouler tout feux éteints sur un engin non homologué, probablement très bruyant, sans casque et en grillant les priorités ...
Les doutes de l'avocat de la défense ont peu pesé face aux certitudes du procureur de Pontoise qui, manifestement, soutient systématiquement la version policière. Aujourd'hui, BFM TV rapporte que la Cour d'Appel de Versailles se demande si les policiers ont signalé leur vive allure par des gyrophares et s'ils ont accéléré ou freiné lors de l'accident.
Cout direct : l'implantation d'une "Unité Territoriale de Quartier" à Villiers le Bel + ses 21 fonctionnaires, soit au moins 302 400 euros de salaires + l'équipement des policiers.

Absence de vue d'ensemble de la notion de sécurité et du vivre ensemble, vendettas personnelles pour récupérer un scooter volé, allocation absurde des couts (Une journée de Vigipirate : 2 millions d'euros par jour, le tout pour contrôler les tickets de métros a Chatelet) et tout ca pour quel bénéfice ?

Paris n'est absolument pas perçue comme plus sure, notamment pour les femmes (La peur personnelle touche bien plus les femmes que les hommes) ou les touristes (Paris, capitale des obsédés), et les chiffres officiels montrent même une augmentation de la délinquance, malgré tout.

Alors, face à l'agressivité des bandes, aux punks à chiens, aux agressions dans le métro, à l'impossibilité pour les familles d'utiliser les espaces publics type Trocadéro, Ranelagh ou Champ de Mars le soir, que faire ?

Alternative Libérale a des réponses. Anti-étatistes.

Déjà, constatons que le toujours plus ne marche pas, commençons donc la désescalade dans la course aux armements. Moins et mieux de policiers sur le terrain, affectés à des missions claires et sous contrôle de responsables identifiés. On connaît tous le maire ou le député, mais quid du Commissaire ?
Imaginons d'autres solutions que la police nationale, appliquons le principe de subsidiarité et essayons les forces privées, a but lucratif ou non, de quartier. Les habitants d'un lieu sont mieux placés pour identifier les problèmes et imaginer les solutions pour les résoudre que des ordres venus d'en haut. Les réponses à l'insécurité ne sont pas toujours policières, il peut s'agir d'aménagement (exemple concret : rendre visible des endroits cachés par la verdure ou le mobilier urbain comme dans les jardins du Troca) ou d'éclairage (des couloirs de la ligne 9 toujours à Trocadéro par exemple).
Il faut aussi qu'on accepte que la police ne pourra pas resoudre les cas de harcelement acordéonique dans le métro ou les demandes insistantes de cigarettes.

Qui plus est, il s'agit surtout de notre comportement à nous tous. Combien de gens baissent les yeux face à une situation potentiellement agressive, au lieu d'intervenir de façon à désamorcer la crise ?

Enfin, de manière spécifique, la France, clairement, souffre de la possibilité qui existe, pour certains, de vivre à 100% de la combinaison d'allocs diverses et variées, logé en HLM et diverti par une quelconque subvention vacances payée par le Conseil General. En l'absence de ce régime d'assistanat (qui pour x raisons n'aide même pas les vrais nécessiteux comme les titulaires de la CMU, les SDF ou les personnes âgées isolées), chacun sera forcé de travailler pour manger et avoir un toit. Ainsi focusés sur le boulot, les apprentis délinquants se remettront à se coucher tôt et à se lever tôt. Et que l’on n’oppose pas l'argument du chômage. En Ile de France, le travail non qualifié existe puisque des milliers des travailleurs sans papiers en trouvent. Evidemment, cela implique de remettre en cause le SMIC.

Toute la cohérence du projet libéral : moins d'impôts pour moins et mieux d'Etat, plus de responsabilité individuelle, moins d'assistanat, plus d'équité mais moins d'excuses.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire